Archive - Festival du livre 2023 au Grand Palais éphémère. Photo : AFP
Quelque 100.000 personnes sont attendues pour cette nouvelle édition du festival, qui s'achève dimanche.
Considéré jusqu'à récemment comme "un marché de complément", où les maisons d'édition françaises réalisent 2% à 5% de leur chiffre d'affaires, le Québec ne doit pas sa mise en lumière qu'à des considérations économiques ou à une simple proximité linguistique, assure Jean-Baptiste Passé, directeur général du festival.
"On peut faire remonter la reconnaissance de la littérature québécoise à la révolution tranquille des années 1960 mais on assiste ces dernières années à un déploiement tel qu'on peut parler de véritable maturité éditoriale", ajoute-t-il, évoquant les 175 maisons d'édition et 6.000 nouvelles sorties annuelles dans la province canadienne.
En 1999, le Salon du livre de Paris avait déjà placé le Québec au coeur de son programme.
- Un public rajeuni -
Cette année, 77 maisons d'édition et 42 auteurs québécois sont invités par le festival. Le choix d'y participer n'a de surcroît rien d'anodin, le Salon international du livre de Québec se déroulant aux mêmes dates.
Sont annoncés à Paris des artistes émergents, tels qu'Éric Chacour ("Je ne sais que toi") et Gabrielle Filtrante-Chiba ("Encabanée", "Bivouac"), mais aussi des stars internationales comme Dany Laferrière, premier Canadien a intégrer l'Académie française.
L'auteur d'origine haïtienne avait reçu en 2009 le prix Médicis pour son roman "L'énigme du retour". Une distinction qu'il partage avec Kevin Lambert, étoile montante qui a obtenu en 2023 les prix Décembre et Médicis pour son troisième roman, "Que notre joie demeure", mais qui ne sera pas présent pour ce festival parisien.
En revanche, la romancière et poète Hélène Dorion, première autrice québécoise a être inscrite au programme du baccalauréat français avec son recueil de poésie "Mes forêts", sera elle de la partie, après avoir réalisé une tournée des lycées en France.
La jeunesse sera d'ailleurs un des sujets du festival, dont près de la moitié des visiteurs avait moins de 25 ans l'an dernier et alors qu'une étude parue mardi en France montre que la pratique de la lecture s'érode progressivement chez les moins de 20 ans.
Face à ce défi, les éditeurs surveillent attentivement les nouvelles pratiques. A commencer par le succès du mot-dièse #booktok sur l'application TikTok, qui regroupe des millions de références, alors que l'étude du Centre national du livre (CNL) relève que 53% des jeunes déclarent s'informer sur les livres qui les intéressent via les réseaux sociaux.
Lien court: