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Gaza: Netanyahu veut poursuivre les discussions sur une trêve, pas de répit dans les bombardements

AFP , Vendredi, 29 mars 2024

L'ONU déplore une aide largement insuffisante pour répondre aux besoins immenses des Palestiniens assiégés par Israël dans la bande de Gaza depuis le 9 octobre, notamment dans le nord.

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Des proches transportent le corps d’un Palestinien d’une ambulance à l’hôpital des martyrs d’Al-Aqsa à Deir al-Balah dans le centre de la bande de Gaza. Photo : AFP

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a donné vendredi son feu vert à de nouveaux pourparlers en vue d'une trêve dans le territoire palestinien de Gaza, assiégé et bombardé sans cesse depuis bientôt six mois et où la population est menacée d'une "famine imminente".

Près de six mois après le début de la guerre, l'armée israélienne a mené de nouveaux raids sur la bande de Gaza dévastée faisant au moins 71 morts ces dernières 24 heures selon le ministère de la Santé à Gaza.

Alors que les négociations indirectes entre le Hamas et Israël en vue d'une trêve semblaient dans l'impasse, M. Netanyahu a selon son bureau "approuvé un prochain cycle de négociations, dans les jours à venir, à Doha et au Caire (...) pour aller de l'avant" après s'être entretenu avec les directeurs des services de renseignements, Mossad et Shin Bet.

Ces derniers mois, plusieurs sessions de négociations ont eu lieu via les médiateurs internationaux -Egypte, Qatar, Etats-Unis-, mais sans résultat, les protagonistes s'accusant mutuellement de les bloquer.

Depuis le début de la guerre, une seule trêve a été instaurée pendant une semaine fin novembre. Elle avait permis la libération d'une centaine d'otages enlevés pendant l'attaque du 7 octobre en échange de prisonniers palestiniens incarcérés par Israël.

Israël a juré de détruire le Hamas après cette attaque et son offensive de grande envergure à Gaza y a provoqué une catastrophe humanitaire avec un bilan de 32.623 Palestiniens tués jusque-là, d'après le ministère de la Santé du mouvement islamiste, et un risque de famine pour la majorité des 2,4 millions d'habitants, selon l'ONU.

"Il n'y a pas un autre endroit au monde où un aussi grand nombre de personnes font face à une famine imminente", a déploré Matthew Hollingworth, chargé des territoires palestiniens au Programme alimentaire mondial (PAM).

"Sans délai" 

Israël doit "veiller sans délai" à ce que soit assurée "sans restriction et à grande échelle, la fourniture par toutes les parties intéressées des services de base et de l'aide humanitaire requis de toute urgence", a ordonné jeudi la Cour internationale de justice (CIJ).

L'ONU déplore une aide largement insuffisante pour répondre aux besoins immenses des Palestiniens assiégés par Israël dans la bande de Gaza depuis le 9 octobre, notamment dans le nord. A Rafah, dans le sud frontalier de l'Egypte, s'entassent 1,5 million de Palestiniens, en grande majorité des déplacés.

Face à l'entrée au compte-gouttes de l'aide par voie terrestre via Rafah, strictement contrôlée par Israël, plusieurs pays organisent quotidiennement des parachutages de vivres. Mais cela reste très insuffisant.

Israël doit "permettre à l'Unrwa d'atteindre le nord de la bande de Gaza avec des convois de nourriture (...) quotidiennement et d'ouvrir d'autres points de passage terrestres", a déclaré le patron de l'Agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens(Unrwa), Philippe Lazzarini.

Un deuxième bateau chargé d'aide humanitaire pourrait quitter Chypre samedi pour Gaza, après un premier mi-mars.

Le 7 octobre, des commandos du Hamas infiltrés de Gaza ont mené une attaque dans le sud d'Israël qui a entraîné la mort d'au moins 1.160 personnes, essentiellement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

D'après Israël, environ 250 personnes ont également été enlevées et 130 d'entre elles sont toujours otages dont 34 sont mortes, à Gaza.

"Les yeux fermés" 

L'armée israélienne a lancé une campagne de bombardements intenses sur Gaza suivie le 27 octobre d'une offensive terrestre durant laquelle elle a progressé du nord au sud du territoire, aux portes de Rafah.

A la ville de Gaza, la municipalité a mis en garde "contre les risques de propagation de maladies dangereuses, en raison de la prolifération des rongeurs et insectes favorisée par l'accumulation de grandes quantités d'ordures", accusant l'armée israélienne d'"empêcher les équipes municipales d'aller à la principale décharge".

Plus au sud à Khan Younès, plusieurs victimes d'un bombardement ont été transportées à l'Hôpital européen, où des femmes et des enfants y pleurent la mort d'un jeune garçon, selon des images de l'AFP.

"Un missile a été tiré, sans avertissement préalable, sur un bâtiment de quatre étages" qui abritait plus de 50 personnes, a raconté Ibrahim Amak, un déplacé. "Le monde entier garde les yeux fermés devant cette situation."

Dans la ville proche de Rafah, des dizaines d'hommes dégagent des blessés et des corps des décombres d'un bâtiment touché par une frappe.

"On se prépare" 

Jeudi, M. Netanyahu a réaffirmé sa détermination à lancer une offensive terrestre à Rafah en dépit des pressions internationales, y compris des Etats-Unis.

"Nous tenons le nord de la bande de Gaza ainsi que Khan Younès. Nous avons coupé en deux la bande de Gaza et on se prépare à entrer à Rafah", ville considérée par Israël comme le dernier grand bastion du Hamas, a-t-il dit.

Les Etats-Unis, principal allié d'Israël, doivent discuter de cette question avec une délégation envoyée par M. Netanyahu.

 

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