L’eve égyptienne est à nouveau au centre de l’intérêt de l’Etat et de ses institutions. De nouvelles recommandations et décisions ont été annoncées par le président Abdel Fattah Al-Sissi le 21 mars lors de la célébration de la Journée de la femme égyptienne et de la « mère idéale », visant à promouvoir les droits des femmes comme étant la bonne voie pour établir une société saine et équilibrée, basée sur la justice et l’équité.
Au cours de cette célébration qui coïncide avec la Fête égyptienne des mères, le président, la première dame d’Egypte, Intissar Al-Sissi, et un nombre de ministres et de personnalités publiques ont visionné des documentaires sur le rôle des femmes égyptiennes, en tant que leaders, dans le progrès de la nation. Plusieurs femmes modèles ont été honorées par le président à cette occasion.
Lors de son allocution, le président Sissi a réitéré son profond soutien à la femme égyptienne et a demandé au gouvernement de prendre des mesures dans cette direction dont les plus importantes consistent à réviser et appliquer les principes d’égalité des sexes afin de faire bénéficier les femmes des services bancaires, sans discrimination. Il a également appelé à développer l’économie des soins en tant que domaine de travail disponible pour les femmes car il leur offre des opportunités d’emploi et permet de réaliser un équilibre entre leurs rôles productif et social. Le président a de plus ordonné au gouvernement d’encourager l’économie numérique car « elle constitue une valeur ajoutée dans l’économie nationale, s’adapte à différents types d’emploi et permet aux femmes de participer efficacement à l’économie ».

Le président a aussi annoncé l’octroi aux femmes d’un financement aux conditions avantageuses pour créer de petites et moyennes entreprises et pour les sensibiliser aux programmes d’inclusion financière dans les zones rurales et isolées. Il a également annoncé un soutien technique aux femmes dans le domaine de l’entrepreneuriat et un élargissement de l’offre des incubateurs d’entreprises pour les petites et microentreprises.
Le chef de l’Etat a souligné l’importance d’élargir les programmes de formation transformationnelle pour accroître les compétences des femmes dans les secteurs demandés sur le marché du travail, ainsi que dans les domaines de la technologie et de la numérisation, de manière à accroître les opportunités d’emploi qui leur sont offertes. Enfin, il a chargé le gouvernement et le Conseil national des femmes de créer le Musée des femmes égyptiennes afin de préserver le patrimoine des femmes et de documenter le développement de l’autonomisation des femmes à travers les temps anciens et modernes.
Pour sa part, la présidente du Conseil national des femmes, Maya Morsi, a prononcé un discours dans lequel elle a souligné que l’autonomisation des femmes est devenue partie intégrante de la doctrine de l’Etat. « Au cours d’une décennie complète, nous avons été témoins d’une volonté politique qui a jeté des bases solides pour accélérer le rythme de l’autonomisation », a-t-elle affirmé, ajoutant que la dernière décennie a vu 50 recommandations présidentielles pour autonomiser les femmes, 26 lois et amendements législatifs assurant l’intégration des femmes dans toutes les politiques et programmes sociaux et 12 résolutions internationales pour favoriser cette autonomisation.

Le professeur de sciences politiques à l’Université du Caire Hassan Salama a affirmé que le discours du président a réitéré l’importance accordée par l’Etat à la femme qui est devenue un modèle important en matière d’autonomisation dans tous les secteurs, sur les plans politique, économique et social. Il a estimé que « toutes les directives du président Sissi confirment d’une part la vision et le souci qu’accorde l’Etat aux problèmes de la famille égyptienne et oeuvrent d’autre part à leur résolution. Le président a abordé tous les problèmes auxquels sont confrontées les femmes et y a présenté des solutions et des facilitations pour les surmonter. D’ailleurs, ces décisions renforcent les acquis des femmes égyptiennes, particulièrement en économie, ce qui contribue à leur assurer une vie digne ».
Allocation de 10 milliards de L.E.
C’est dans ce cadre que le président a annoncé plusieurs décisions à l’appui de la femme, dont la plus importante concerne l’allocation de 10 milliards de L.E. partagés à égalité entre le fonds de « Développement de la famille » et celui des « Personnes âgées ». Le premier fournit une aide financière aux familles de parents divorcés tandis que le second offre un soutien social aux personnes âgées. A cet égard, le président a affirmé que « l’Etat ne ménagera aucun effort pour soutenir ces fonds », soulignant qu’il « était absolument nécessaire de maximiser les ressources de ces fonds et de préserver leurs actifs ».
Soucieux d’alléger le fardeau des prix élevés des produits et des biens de consommation, le président a également demandé au gouvernement d’allouer 2 à 3 milliards de dollars à l’importation de marchandises « si les prix ne baissent pas ». Le chef de l’Etat a exprimé son mécontentement face à la flambée injustifiée des prix et le monopole exercé par certains commerçants malgré la fin de la pénurie de devises étrangères. « L’amélioration de la situation économique sera lente, mais nous irons mieux qu’auparavant », a-t-il affirmé, ajoutant que « la période écoulée a été difficile, mais nous avons réussi à la surmonter ».
Lors de l’événement, la ministre de la Planification et du Développement économique, Hala Al-Saïd, a déclaré qu’à la fin de 2023, le financement alloué aux femmes pour lancer des petites et microentreprises avait atteint 88 milliards de L.E., au bénéfice de 5 millions de femmes. Al-Saïd a également noté que la représentation des femmes dans les conseils d’administration de la Bourse égyptienne, ainsi que des secteurs bancaire et financier non bancaire a augmenté de 19 % l’année dernière pour atteindre 23 % cette année. L’objectif est d’atteindre une représentation de 30 % d’ici 2030, a-t-elle ajouté.

Ces dernières années, l’Egypte a réalisé des progrès significatifs en matière d’autonomisation des femmes et de résolution de leurs problèmes. Depuis 2014, les femmes sont plus présentes au Parlement et dans la diplomatie, et plusieurs femmes juges et procureurs ont été nommées au Conseil d’Etat. Le député Amr El Komatty, membre du Sénat, assure que l’allocation de 10 milliards de L.E. contribue à « offrir davantage d’opportunités d’emploi et confirme également la volonté du président de parvenir à une plus grande autonomisation économique des femmes égyptiennes. D’autant que le Fonds de développement de la famille est spécialisé dans les services familiaux et vise à améliorer la qualité de vie du citoyen et de la famille en général ». Le député ajoute que « le contrôle des taux de croissance démographique élevés et l’amélioration des caractéristiques de la population constituent une étape indispensable pour un avenir meilleur. Ces décisions sont une véritable traduction du principe de la justice sociale que le président cherche à renforcer à toute occasion ».
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