Adam Abdelmoula, coordonnateur résident en Syrie. Photo : Page X Adam Abdelmoula
Depuis son déclenchement en 2011 dans le contexte du Printemps arabe, la guerre en Syrie a fait plus de 507.000 morts, déplacé des millions de personnes et plongé le pays dans une crise économique et humanitaire majeure. "Pour 2024, nous demandons 4,07 milliards de dollars pour fournir une aide vitale à 10,8 millions de Syriens sur les 16,7 millions évaluées comme ayant besoin d'assistance", a déclaré Adam Abdelmoula, coordonnateur résident en Syrie. "Au moins 12,9 millions de personnes sont en situation d'insécurité alimentaire", a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse en ligne. Au 1er mars, "seulement 0,02%" des besoins du plan annuel de réponse humanitaire ont été financés, ce qui montre que "des programmes et services vitaux" sont en train d'être réduits.
L'inaction signifierait qu'au moins 2,5 millions d'enfants pourraient être privés d'école, et environ 2,3 millions de femmes en âge de procréer pourraient "perdre l'accès aux soins vitaux de santé reproductive et maternelle", a-t-il indiqué. Soulignant "la vulnérabilité de la Syrie aux chocs climatiques", il a aussi mis en garde contre la pénurie d'eau et les répercussions des "vagues de chaleur sur l'agriculture".
Par ailleurs, la guerre en cours à Gaza n'est pas sans conséquence sur la Syrie. Si l'armée israélienne a mené depuis 2011 des centaines de frappes aériennes en Syrie, elle a intensifié ses frappes depuis le début de cette guerre en octobre 2023, qui a également fait flamber les prix des produits de base.
"Le ciblage des aéroports en Syrie a aussi impacté les services aériens humanitaires (...). L'année dernière, nous avons dû annuler 49 vols humanitaires", a affirmé Abdelmoula.
Selon le responsable onusien, ignorer la crise syrienne pourrait avoir des conséquences "catastrophiques", notamment la "résurgence du terrorisme" et la déstabilisation de pays voisins tels que le Liban et la Jordanie, "en ne créant pas de conditions propices au retour des réfugiés". Il a également mis en garde contre un éventuel pic migratoire vers l'Europe, notant qu'en 2023, les demandes d'asile en provenance de Syrie avaient augmenté de "38%" par rapport à l'année précédente.
* Article modifié par Ahraminfo
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