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Des documents de l’ONU révèlent le harcèlement israélien du personnel de l'UNRWA en Cisjordanie : The Guardian

Ahraminfo , Mercredi, 20 mars 2024

Le Guardian britannique obtient des documents internes de l’ONU répertoriant des centaines d’incidents contre le personnel de l’UNRWA en Cisjordanie.

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L'entrée d'une école de l'Unrwa en Cisjordanie. Photo : AFP

Le personnel de l'ONU travaillant avec les Palestiniens en Cisjordanie occupée a été soumis à une campagne systématique d'obstruction et de harcèlement de la part de l'armée et des autorités israéliennes depuis le début du conflit à Gaza il y a cinq mois, selon des documents internes de l'ONU obtenus par le Guardian.

Les documents font état de centaines d’incidents allant du prétendu bandeau sur les yeux aux coups reçus par le personnel de l’ONU aux points de contrôle à l’utilisation des installations de l’ONU par les troupes israéliennes comme positions de tir lors des raids sur les camps de réfugiés dans lesquels des Palestiniens ont été tués.

Les documents ont été compilés par l'UNRWA, l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour la Palestine, qui fournit des services essentiels aux Palestiniens dans les territoires occupés depuis des décennies. L’agence gère 96 écoles et 43 dispensaires pour 871 000 réfugiés enregistrés.

L'agence avait été victime d’une large campagne de diffamations après qu’Israël ait accusé ses membres d’avoir participé avec le Hamas à l’offensive menée le 7 octobre contre l’enveloppe de Gaza alors que l’agence nie l'accusation et affirme qu'aucune preuve solide n'a été présentée pour étayer cette allégation.

Les documents détaillent comment les centres de santé de l'UNRWA en Cisjordanie se sont retrouvés à court de fournitures essentielles après qu'une cargaison de médicaments ait été retenue par les douanes israéliennes pendant plus de deux mois en Jordanie. La cargaison de 42 palettes, comprenant des antibiotiques, des antihistaminiques, des analgésiques et des traitements contre le diabète, l’hypertension et la schizophrénie, est arrivée en janvier à Amman, mais n’a été dédouanée que dimanche 17 mars, deux heures après que le Guardian ait contacté les autorités israéliennes à ce sujet. Un porte-parole des douanes israéliennes a nié tout retard.

Les documents allèguent également que « le personnel de l'UNRWA (en Cisjordanie) a été insulté, soumis à des contrôles d'identité et à des fouilles, et obligé de lever ses vêtements pour démontrer l'absence d'armes ».

En outre, « des violations de plus en plus flagrantes des privilèges et immunités de l’ONU ont été enregistrées, notamment des entrées dans les installations de l’UNRWA par du personnel armé dans le cadre des opérations des forces de sécurité israéliennes, ainsi que des dommages aux installations de l’UNRWA subis au cours de ces opérations.

Les documents citent la Convention sur les privilèges et immunités de l'ONU, adoptée en 1946, en vertu de laquelle les agences de l'ONU « ont le droit de mener sans entrave des activités à l'appui de leur mandat ».

Lors de l’un des incidents présumés les plus graves décrits dans les documents, deux membres du personnel de l’UNRWA à bord d’un véhicule identifié par l’ONU ont été arrêtés par des soldats à un point de contrôle temporaire en février 2024 alors qu’ils tentaient de quitter un village palestinien près de Bethléem.

Les soldats ont « forcé le personnel à sortir… sous la menace d’une arme », ont ensuite fouillé le véhicule et se sont moqués du personnel « en faisant référence au personnel appartenant au Hamas ». Le personnel a ensuite reçu l'ordre de s'agenouiller, les yeux bandés, les mains menottées avec des attaches en plastique. Ils ont longuement frappé avant qu'un officier supérieur n'intervienne, selon les documents.

Les documents décrivent également l'utilisation des installations de l'UNRWA par les troupes israéliennes lors d'opérations militaires en Cisjordanie, dont au moins une au cours de laquelle plusieurs Palestiniens ont été tués.

Depuis le 7 octobre, selon les documents, l'UNRWA a enregistré 135 incidents affectant ses cliniques, écoles ou bureaux, depuis des incursions et des abus jusqu'à des opérations militaires entraînant l'arrivée de grenades lacrymogènes ou de balles.

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