Jeudi dernier, l’un des plus éminents et plus courageux leaders du XXe siècle s’est éteint. Il s’agit sans nul doute de l’incontournable Nelson Mandela. Si le monde entier lui a rendu hommage, il est également du devoir de l’Egypte de faire de même.
Pour nous, Mandela n’est pas uniquement une personnalité de renommée internationale largement estimée par le monde entier, mais est également un symbole grandiose et honorable pour notre continent africain. Il représente le modèle type d’un héros très spécial. Il a mené une lutte contre l’odieux régime de l’apartheid dans son pays tout au long de 4 décennies, au cours desquelles il a passé 27 ans derrière les barreaux. La présidence de la République a bien réagi en disant : « L’Egypte avait un rôle pionnier dans la lutte pour la libération et l’indépendance menée par les Etats africains, et en rejetant les politiques de discrimination raciale en Afrique du Sud ». L’Egypte n’a pas hésité à rompre ses relations diplomatiques avec le régime de ségrégation raciale en Afrique du Sud, en accueillant l’un des premiers bureaux représentant « le Congrès national africain » en dehors d’Afrique du Sud.
En effet, le « cercle africain » dont avait parlé Nasser dans le cadre de la « philosophie de la révolution » a toujours été considéré comme l’un des cercles les plus vitaux de la politique étrangère de l’Egypte après la Révolution de 1952. Nous ne pouvons que nous souvenir d’ailleurs de l’énorme effort déployé par le jeune ministre à l’époque de Nasser, Mohamad Fayeq, dans le soutien qu’il a apporté aux mouvements de libération en Afrique. Cet apport sera pour toujours un chapitre qui fait la fierté de la politique africaine de l’Egypte.
En réalité, Mandela n’a jamais oublié ce rôle joué par l’Egypte de Nasser et on se souviendra toujours de lui pour avoir salué la révolution du 25 janvier 2011. Il avait d’ailleurs recommandé aux jeunes révoltés de tirer profit de la manière avec laquelle il avait traité avec l’ancien régime. Il leur avait également conseillé de profiter de l’expérience des cadres et des compétences qui existaient avant la révolution, tant qu’ils n’étaient pas des éléments corrompus ayant porté atteinte à la vie politique.
Tel est le secret de la grandeur de Mandela. C’est cette habileté à être tolérant et à rallier sens révolutionnaire et pragmatisme pour servir les intérêts suprêmes du pays qui doit passer avant toute autre considération .
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