Le 11 mars, premier jour du mois sacré du Ramadan, les forces aériennes égyptiennes, en coopération avec leurs homologues des Emirats arabes unis, ont intensifié leurs sorties de l’aéroport d’Al-Arich pour effectuer des largages aériens de plusieurs tonnes de nourriture et d’aide médicale sur le nord de la bande de Gaza. Objectif : atténuer la crise humanitaire critique qui s’amplifie dans le territoire palestinien.
En raison de l’intransigeance israélienne, l’Egypte a recours à différents moyens pour répondre aux besoins des Palestiniens de Gaza, notamment au largage aérien de l’aide par l’armée de l’air égyptienne. Le premier largage aérien d’aide sur la bande de Gaza a eu lieu mercredi 28 février par l’Egypte, la Jordanie, les Emirats arabes unis, le Qatar et la France. Le 7 mars, une coalition internationale a également été formée des forces armées jordaniennes, américaines, françaises, néerlandaises et belges. Celles-ci opèrent depuis la Jordanie.
Ce plan B pour l’acheminement de l’aide a été expliqué cette semaine par le président Abdel Fattah Al-Sissi qui a affirmé, le 9 mars lors de son discours à l’occasion de la Journée du martyr, que l’Egypte n’a jamais fermé le passage de Rafah et ne le fera jamais. « Nous sommes prêts à envoyer n’importe quelle quantité d’aides », a-t-il déclaré. Et d’ajouter : « Mais est-ce que vous ne vous êtes pas demandé pourquoi de nombreux pays ont recours maintenant au largage aérien ? C’est parce que l’acheminement de l’aide par voie terrestre fait face à des difficultés de l’autre côté ».
Comme l’explique le penseur stratégique Samir Farag, la fourniture de l’aide à Gaza répond à un objectif principal. « Il s’agit de couvrir les besoins des Palestiniens en nourriture et en médicaments et de leur fournir les moyens de subsistance afin de les aider à survivre sur leurs terres et à poursuivre leur lutte pour défendre leur cause ». Et d’ajouter : « Le plan israélien dans cette guerre est de transformer Gaza en une ville invivable où il n’y a ni infrastructures ni nourriture. Israël veut en réalité pousser les Gazaouis à fuir leur terre pour aller en Egypte ou en Jordanie. Un plan que l’Egypte a catégoriquement refusé dès le premier jour de cette guerre ».
1 616 tonnes d’aides
Outre le largage aérien, l’acheminement des aides humanitaires se poursuit également par voie terrestre. Le fonds Tahya Misr (vive l’Egypte) a lancé au premier jour du mois du Ramadan un convoi de camions sous le slogan « Nous partageons pour l’humanité », chargés de matériels, de fournitures médicales, d’énormes quantités de nourriture et d’autres besoins, pour soutenir les Palestiniens de Gaza, avec l’avènement du mois sacré du Ramadan.
Tamer Abdel-Fattah, directeur exécutif du fonds, affirme que le convoi comprend 101 camions contenant plus de 1 616 tonnes d’aides, au premier rang desquelles se trouvent les équipements médicaux pour répondre aux besoins urgents, sauver des vies et soigner des centaines de milliers de blessés, compte tenu de la grave pénurie de ressources médicales dans la bande de Gaza.
Le convoi est chargé notamment de ventilateurs, d’appareils de dialyse et de médicaments pour traiter les maladies chroniques. L’objectif est de compléter les opérations de sauvetage et prodiguer des soins médicaux d’urgence.
Selon les déclarations du ministre de l’Agriculture et de la Bonification des terres, Mohamed Al-Quseir, l’Egypte est le seul pays au monde qui a envoyé le plus d’aides à la bande de Gaza. En effet, 80 % des aides proviennent de l’Egypte.
Le largage aérien de l’aide et son acheminement à travers le terminal de Rafah sont, selon Farag, « la seule garantie de survie pour les Palestiniens menacés d’une vraie famine ». Selon le ministère de la Santé à Gaza, 25 Palestiniens, en majorité des enfants et des nourrissons, « sont décédés à cause de la malnutrition et de la déshydratation, au nord de la bande de Gaza ».
Les statistiques des organisations humanitaires et internationales affirment qu’environ 800 000 personnes vivant au nord de la bande de Gaza sont exposées à la famine. Les organisations internationales et locales mettent en garde contre la détérioration des conditions de vie des habitants si la situation actuelle perdure.
Selon l’ONU, 2,2 des 2,4 millions d’habitants de ce territoire exigu, frappé par d’importantes pénuries d’eau et de nourriture, sont menacés de famine, et 1,7 million ont été déplacés par les les frappes israéliennes qui ont provoqué des destructions colossales. L’ONU met en garde contre une « famine généralisée presque inévitable » à Gaza ; les parachutages et l’envoi d’aides par la mer ne peuvent se substituer aux convois terrestres.
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