L’envoyé spécial des États-Unis, Amos Hochstein (à gauche), rencontre le Président du Parlement libanais, Nabih Berri, à Beyrouth. Photo : AFP
Un émissaire américain a affirmé lundi à Beyrouth qu'une solution diplomatique était "la seule issue" pour mettre fin aux accrochages transfrontaliers qui opposent le puissant Hezbollah libanais à Israël depuis le début de la guerre à Gaza.
La visite d'Amos Hochstein, coordinateur spécial du président Joe Biden pour la sécurité de l'énergie, est intervenue alors qu'une personne a été tuée et au moins sept autres blessées lundi dans le nord d'Israël par des tirs en provenance du Liban.
Dès le lendemain du début de la guerre le 7 octobre à Gaza entre Israël et le Hamas, le Hezbollah est intervenu pour soutenir son allié palestinien, ciblant le nord d'Israël qui riposte par des bombardements sur le Liban.
"Les Etats-Unis sont convaincus qu'une solution diplomatique est la seule issue pour mettre fin aux hostilités (...)", a déclaré Amos Hochstein aux journalistes à l'issue d'un entretien avec le président du Parlement libanais, allié du Hezbollah.
Il a souligné qu'il était nécessaire de parvenir à "un arrangement de sécurité durable et juste entre le Liban et Israël", estimant qu'un "cessez-le-feu temporaire ne suffisait pas".
Le Liban, englué dans une profonde crise économique et politique, recevra "un soutien international" en cas d'accord, a assuré Amos Hochstein.
Des médiateurs occidentaux ont proposé de régler un litige frontalier entre le Liban et Israël dans le cadre d'une solution diplomatique.
L'émissaire américain, qui devait rencontrer le Premier ministre libanais Najib Mikati, a par ailleurs affirmé que son pays "oeuvrait sans relâche pour un cessez-le-feu" à Gaza.
"Arrêter l'agression"
Des représentants de l'Egypte, du Hamas, du Qatar et des Etats-Unis poursuivent lundi au Caire les négociations en vue d'une trêve dans le territoire palestinien.
Peu avant l'arrivée de l'émissaire américain, le numéro deux du Hezbollah a averti que sa formation ne cesserait ses attaques contre Israël qu'en cas d'arrêt de la guerre contre le Hamas.
"Ceux qui se posent en médiateurs doivent arrêter l'agression sur Gaza, et non l'aide" du Hezbollah au Hamas dans sa guerre, a affirmé Naïm Qassem dans un discours.
"Arrêtez l'agression sur Gaza, et la guerre dans la région s'arrêtera", a ajouté le responsable de la formation islamiste.
Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, avait averti récemment qu'une éventuelle trêve à Gaza n'entamerait pas "l'objectif" d'Israël de repousser le Hezbollah de sa frontière nord, par la force ou la diplomatie.
Amos Hochstein avait déjà mené une médiation entre Israël et le Liban qui a abouti en octobre 2022 à la signature d'un accord délimitant la frontière maritime entre les deux pays et avait assuré la répartition de gisements gaziers offshore en Méditerranée orientale.
Au moins 296 personnes, la plupart des combattants du Hezbollah et de formations qui lui sont alliées, ainsi que 46 civils, ont été tuées au Liban depuis le 7 octobre, selon un décompte de l'AFP.
Côté israélien, dix soldats et sept civils ont péri.
Des dizaines de milliers de personnes ont été forcées de quitter leurs foyers de part et d'autre de la frontière.
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