Porte-conteneurs sur le canal de Suez. Photo : Reuters
Osama Rabie, dirigeant de l'Autorité du Canal de Suez, a mis en lumière dimanche 3 mars, les défis sécuritaires et géopolitiques actuels dans la région de la mer Rouge et le détroit de Bab el-Mandeb. Ces tensions ont conduit à une augmentation considérable des frais pour les navires se dirigeant vers les ports de la mer Rouge, avec un coût par conteneur atteignant désormais 6800 dollars, comparé aux 750 dollars habituels avant la crise. En outre, l'industrie fait face à une hausse des prix du carburant pour navires ainsi qu'à un accroissement des tarifs d'assurance, qui peuvent s'élever jusqu'à dix fois plus que les coûts pré-crise.
Durant sa participation à la Conférence Marlog 2024, qui s'est tenue du 3 au 5 mars, Rabie a abordé la manière dont le canal de Suez a orchestré une série de discussions stratégiques avec des institutions clés, des compagnies maritimes internationales, et divers commandants maritimes pour évaluer les impacts de la crise actuelle et identifier des solutions viables.
Ces échanges ont souligné les difficultés liées à la perturbation des chaînes d'approvisionnement mondiales, exacerbées par l'allongement des trajets maritimes via la route du Cap de Bonne-Espérance et la pénurie de ports et de services logistiques le long de cette route alternatif. Cette situation a renforcé l'importance stratégique du canal de Suez comme voie maritime indispensable.
L'Autorité du Canal engagée à atténuer les répercussions de la crise
Le chef de l'Autorité a réaffirmé l'engagement de son institution à soutenir ses clients pendant cette période tumultueuse, grâce à l'implémentation de divers mécanismes et services maritimes destinés à atténuer les répercussions de la crise. Parmi ces services, figurent la réparation et l'entretien des navires par les arsenaux de l'Autorité, la fourniture de carburant, de provisions et d'eau potable, ainsi que les services essentiels d'ambulance, de sauvetage maritime et de lutte contre la pollution.
L'augmentation des tensions en mer Rouge, notamment en raison des attaques orchestrées par les rebelles Houthis depuis octobre 2023, a profondément affecté le flux maritime mondial. Ces actions hostiles ciblent aussi bien les navires civils que militaires naviguant dans cette zone stratégique, perturbant ainsi les itinéraires commerciaux majeurs via le détroit de Bab-el-Mandeb et le canal de Suez.
Ces incidents ont eu un impact significatif sur le commerce global, entravant les chaînes d'approvisionnement et incitant plusieurs des plus grands armateurs mondiaux, tels que MSC, CMA-CGM, Maersk, et Hapag-Lloyd, à suspendre ou à modifier leurs trajets habituels par la mer Rouge, optant pour la route plus longue mais actuellement plus sûre du Cap de Bonne-Espérance.
En réponse à ces menaces sécuritaires croissantes, les Etats-Unis ont initié en décembre l'opération « Prosperity Guardian », avec la collaboration d'une vingtaine de pays partenaires. Cette initiative vise à assurer la liberté de navigation dans cette région critique, démontrant un engagement international pour la sécurité et la fluidité du commerce maritime global.
En janvier, le responsable de l'Autorité du Canal de Suez a révélé que le trafic maritime avait chuté de 30% par rapport à la même période l'année dernière, tandis que les recettes avaient également diminué de 40% en raison des attaques des Houthis en mer Rouge et au détroit de Bab-el-Mandeb.
Aucune amélioration ou progression n'a été signalée en ce qui concerne le taux de navigation et les revenus dans le communiqué.
Lien court: