Le ministre égyptien des affaires étrangères Sameh Shoukry, lors de la réunion consultative conjointe des ministres des Affaires étrangères entre l’Egypte et le Conseil de coopération du Golfe, tenue à Riyad. Photo : Page Facebook du ministère des affaires étrangères.
Le ministre égyptien des affaires étrangères Sameh Shoukry a souligné l'importance croissante que gagne le mécanisme de consultation politique en tant que cadre institutionnel rassemblant l'Egypte avec les pays du Conseil de coopération du Golfe. Ce mécanisme offre d'importantes opportunités pour développer des partenariats et des programmes de coopération entre les deux parties dans des domaines prioritaires, pour le bien et le développement des peuples.
Ces propos sont intervenus lors de la participation de Shoukry dimanche 3 mars, à la réunion consultative conjointe des ministres des Affaires étrangères entre l’Egypte et le Conseil de coopération du Golfe, qui s'est tenue dans la capitale saoudienne, Riyad.
Dans son discours, Shoukry a souligné que les intérêts politiques, économiques et sociaux de l'Égypte et du Golfe sont des intérêts stratégiques communs indivisibles et indissociables.
De son côté, Jasem Albudaiwi, secrétaire général du Conseil de coopération du Golfe, a souligné les relations stratégique et historique distinguée entre l'Égypte et les pays du Golfe, notant la volonté des deux parties d'approfondir les voies de la coopération bilatérale, ainsi que la volonté commune de faire face aux défis auxquels est confrontée la région arabe.
Le barrage de la renaissance, la mer Rouge et Gaza sur la table des discussions
Lors de son allocution, Shoukry a informé ses homologues des derniers développements dans la question du barrage de la Renaissance et de l'approche intransigeante de la partie éthiopienne, « qui ne prend pas en compte les principes de bon voisinage, qui a poussé l'Égypte à mettre fin à sa participation aux négociations ».
Dans ce cadre, Albudaiwi a assuré que la sécurité hydrique de l'Égypte et du Soudan fait partie intégrante de la sécurité nationale arabe. « Les pays du Conseil de coopération du Golfe rejettent toute mesure affectant les droits des deux pays aux eaux du Nil » a-t-il ajouté.
Shoukry a également discuté avec ses homologues des menaces à la sécurité de la navigation dans la mer Rouge.
A noter que, les États-Unis et la Grande-Bretagne mènent des frappes répétées sur les sites des Houthis au Yémen dans le but de perturber et d'affaiblir la capacité du groupe à menacer la navigation dans la mer Rouge et à saper le commerce mondial. En échange les Houthis affirment cibler les navires israéliens se dirigeant vers Israël, en réponse à la guerre israélienne dans la bande de Gaza.
L'ambassadeur Abu Zeid a ajouté que le ministre des Affaires étrangères a abordé la situation « délicate » que traverse notre région arabe suite à la guerre israélienne menée contre la bande de Gaza.
« Il n’y a pas de solution à la crise existante que par la création d’un Etat Palestinien » a affirmé Shoukry, soulignant le rôle central de la coordination arabe conjointe dans le contexte de cette crise humanitaire pour la réduire et y mettre fin, et ce « à un moment où l'incapacité de la communauté internationale est devenue évidente à manifester une volonté décisive d'un cessez-le-feu ou à y mettre un terme aux pratiques israéliennes consistant à cibler la population de Gaza, y compris des enfants innocents, à la famine et au siège, ainsi qu'aux tentatives de déportation forcé, qui constituent des pratiques systématiques visant à liquider la cause palestinienne » a affirmé Shoukry.
Il a mis en garde lors de la réunion contre les graves conséquences de toute opération militaire terrestre menée par Israël dans la ville de Rafah, ses répercussions humanitaires catastrophiques sur les citoyens palestiniens et ses effets potentiels sur la sécurité sur la stabilité de la région soulignant sur un autre plan la nécessité de mettre fin aux pratiques israéliennes qui entravent l’acheminement de l'aide humanitaire à la bande de Gaza, y compris dans le Nord.
La situation en Libye, au Soudan, en Syrie et en Somalie ont également été au centre des discussions « La situation au Liban appelle une réelle préoccupation à la lumière de l'escalade des attaques israéliennes là-bas » a soutenu Shoukry.
Il s’agit de la deuxième réunion depuis l'approbation du mécanisme de consultation politique entre l'Égypte et les pays du Conseil de coopération du Golfe. Le mémorandum d'accord concernant la création du mécanisme a été signé en février 2022. Le porte-parole a expliqué que la création du mécanisme vise à approfondir les cadres de partenariat distingué entre les deux parties sur les plans politique et économique, en plus de renforcer le niveau de coordination politique entre l'Egypte et le Conseil de coopération du Golfe sur les questions de la région pour préserver la sécurité et les capacités de sa population.
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