Al-Ahram Hebdo : Le ministère du Travail vient de lancer le projet « Méhani 2030 » (professionnel 2030) pour la formation technique des ouvriers. En quoi consiste ce projet ?
Abdel-Wahab Khedr : L’un des rôles les plus importants du ministère du Travail est l’information technique et la formation des jeunes. C’est dans ce cadre que le ministère a lancé un grand projet, en coopération avec le secteur privé, nommé Méhani 2030. Il vise la formation d’un million d’ouvriers à différents métiers. La première phase du projet vise la formation de 1 000 ouvriers dans chaque gouvernorat, soit 27 000 ouvriers au niveau du pays. Le projet vise également à développer un système de formation à travers 670 centres de formation privés bien équipés. Ces centres travaillent selon des méthodes de formation développées conformément aux normes de qualité internationales répondant aux exigences du marché local et international. Tous les formateurs qui y travaillent doivent avoir l’accréditation du ministère. On peut donc dire que « Méhani » est le projet de l’année du ministère du Travail.
— Quels sont les objectifs de ce projet ?
— Aujourd’hui, l’Egypte, comme le monde entier, prête un grand intérêt à l’enseignement technique et aux compétences technologiques chez les jeunes. Pour l’Egypte, ce domaine représente l’espoir de réaliser une avancée remarquable dans le secteur industriel et vise par son développement à changer l’image traditionnelle négative qui accompagne ce type d’enseignement. En appliquant ce plan d’action, l’Etat sera en mesure d’accroître les compétences des jeunes ouvriers et de les former aux professions essentielles pour le marché du travail national et international. De leur côté, les stagiaires, suite à leur formation, pourront obtenir des certificats hautement qualifiés et seront capables de concurrencer sur le marché du travail non seulement à l’intérieur de l’Egypte mais également à l’étranger.
— Quelles sont les conditions nécessaires pour postuler à ces cours et quels métiers sont concernés ?
— Les procédures exécutives de ce projet sont actuellement en cours d’élaboration. Mais jusqu’à présent, 400 centres privés de formation technique, parmi les 670 centres ciblés par le ministère, ont déjà enregistré leurs données pour faire partie du projet. Je souhaite que d’ici le mois de mai un enregistrement en ligne soit disponible pour faciliter les démarches d’enregistrement des personnes qui souhaiteraient avoir une formation technique ou même changer de filière professionnelle. Quant aux conditions, les stagiaires doivent avoir entre 18 et 40 ans et être titulaires de certificat d’alphabétisation. Ils ont le droit de choisir la spécialisation qui leur convient à travers une grande liste renfermant notamment la construction, la décoration, l’agriculture, la programmation informatique, la maintenance des appareils, le soutien technique, l’administration des affaires, le secrétariat, la gestion des ventes, le e-marketing, le service client, la nutrition thérapeutique, etc.
— Après avoir terminé les cours de formation, le stagiaire aura-t-il une opportunité d’emploi ?
— Il y a plusieurs métiers qui sont à la recherche d’une main-d’oeuvre qualifiée et bien formée. Après avoir passé ce programme de formation, le stagiaire recevra un certificat approuvé par le ministère du Travail et portant le sceau de la République. Ce certificat, si nécessaire, peut être également authentifié par le ministère des Affaires étrangères. Tout cela va sans doute faciliter l’obtention d’un emploi convenable. Mais la mission du ministère ne s’arrête pas là, car ce projet offrira également aux jeunes, qui désirent cela, la possibilité d’obtenir un financement pour commencer leurs propres projets.
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