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Gaza: les perspectives de cessez-le-feu s'éloignent

AFP , Dimanche, 18 février 2024

Alger a demandé la tenue d'un vote mardi sur un projet de résolution à l'initiative de l'Algérie "exige un cessez-le-feu humanitaire immédiat qui doit être respecté par toutes les parties".

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Les perspectives de cessez-le-feu entre le Hamas et Israël à Gaza s’éloignent dimanche, les Etats-Unis menaçant de bloquer une nouvelle fois un projet de résolution au Conseil de sécurité de l’ONU. Photo : AFP

Les perspectives de cessez-le-feu entre le Hamas et Israël à Gaza s'éloignent dimanche, les Etats-Unis menaçant de bloquer une nouvelle fois un projet de résolution au Conseil de sécurité de l'ONU et les négociateurs qataris faisant part de leur pessimisme quant à la possibilité d'une trêve.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu se dit déterminé à mener une offensive terrestre à Rafah où s'entassent 1,4 million de Palestiniens, en dépit des appels d'une partie de la communauté internationale.

Conçu après la décision fin janvier de la Cour internationale de justice qui a appelé Israël à empêcher tout acte éventuel de "génocide" à Gaza, le projet de résolution à l'initiative de l'Algérie "exige un cessez-le-feu humanitaire immédiat qui doit être respecté par toutes les parties".

Alger a demandé la tenue d'un vote mardi. Les Etats-Unis ont déjà agité la menace d'un véto comme lors de précédents votes mi-octobre et début décembre. 

Le projet de résolution "refuse le déplacement forcé de la population civile palestinienne" et demande à nouveau la libération de tous les otages emmenés à Gaza durant l'attaque du 7 octobre.

Samedi à Jérusalem, M. Netanyahu a réaffirmé son intention de lancer une offensive à Rafah.

"Quiconque veut nous empêcher de mener une opération à Rafah nous dit en fait de perdre la guerre. Je ne vais pas céder à cela", a-t-il dit.

De vives inquiétudes se sont exprimées dans le monde, y compris par l'allié américain, pour les civils, la plupart des déplacés, dans cette ville située à la frontière fermée avec l'Egypte.

Lors d'un appel téléphonique avec son homologue français Emmanuel Macron, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a, selon ses services, répété "la position catégorique de l'Egypte de rejeter le déplacement des Palestiniens (vers son territoire, ndlr) sous n'importe quelle forme".

Les négociations piétinent

Des négociations impliquant les médiateurs égyptien, américain et qatari pour obtenir une trêve entre le Hamas et Israël incluant un échange entre otages israéliens et prisonniers palestiniens, ont eu lieu ces dernières semaines.

Les négociations n'ont "pas été très prometteuses ces derniers jours", mais "nous ferons de notre mieux pour nous rapprocher" d'un accord, a dit le Premier ministre du Qatar Mohammed ben Abdelrahmane al-Thani à Munich.

Le Hamas a menacé de quitter ces pourparlers si "une aide (humanitaire) n'était pas acheminée dans le nord de Gaza".

Son chef Ismaïl Haniyeh a répété que son mouvement exigeait un cessez-le-feu et le retrait israélien de Gaza.

Des conditions rejetées plusieurs fois par Israël, dont l'offensive d'envergure à Gaza a rasé des quartiers entiers, déplacé 1,7 million des 2,4 millions d'habitants et provoqué une crise humanitaire majeure selon l'ONU.

 Opération militaire contre l'hôpital Nasser 

L'offensive de l'armée israélienne à Gaza a coûté la vie à 28.985 personnes, en grande majorité des civils, selon un nouveau bilan dimanche du ministère de la Santé de Gaza.

Selon Israël, 130 otages sont encore retenus à Gaza, dont 30 seraient morts, sur environ 250 personnes. Fin novembre, une trêve d'une semaine avait permis la libération de 105 otages et de 240 Palestiniens détenus par Israël.

Après avoir mené depuis le 7 octobre des bombardements incessants contre le territoire de 362 km2, l'armée israélienne a lancé fin octobre une offensive terrestre dans le nord de la bande de Gaza avant de l'étendre au sud.

Ses soldats concentrent depuis des semaines leurs opérations à Khan Younès, ville natale du chef du Hamas à Gaza, Yahia Sinouar, cerveau présumé de l'attaque du 7 octobre.

A l'hôpital Nasser de la ville transformée en champ de ruines, six malades dont un enfant sont morts depuis vendredi à cause de coupures d'électricité, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Les soldats ont pénétré jeudi dans l'hôpital sur la base de renseignements selon lesquels des otages y sont retenus, a indiqué l'armée en faisant état de l'arrestation de 100 personnes et de la découverte d'armes.

En revanche, le ministère de la Santé de Gaza, a indiqué que "70 membres du personnel médical de l'hôpital, dont des médecins (de l'unité de) soins intensifs" ont été arrêtés. "Il ne reste plus que 25 membres du personnel médical (...) et ils ne peuvent pas traiter les cas qui nécessitent des soins cliniques extrêmes", a ajouté la même source, faisant état de l'"arrestation de dizaines de patients alors qu'ils étaient sur des lits d'hôpital" et qui ont été emmenés vers "une destination inconnue".

Pour sa part, l'armée a précisé dimanche avoir tué environ 35 "terroristes" à Khan Younès et "plus de dix" autres dans des opérations dans le centre du territoire ces dernières 24 heures.

Alors que de nouvelles aides sont arrivées samedi à Rafah, l'ONU a averti que les Gazaouis risquaient la famine.

"Nous n'allons pas mourir à cause des bombes, mais de faim", a lancé Mohammed Nassar, un Palestinien de 50 ans, de Jabaliya (nord).

Dimanche, l'armée israélienne a indiqué avoir mené des frappes aériennes et des tirs d'artillerie contre "les infrastructures terroristes" du mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah, dans le sud du Liban.

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