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L'Egypte nie catégoriquement toutes les allégations sur sa participation à la déportation des Palestiniens de Gaza vers le Sinaï : Diaa Rashwan

Ahraminfo , Samedi, 17 février 2024

Le président de l’Organisme général de l’information, Diaa Rashwan, assure que la déportation des Palestiniens serait une liquidation évidente de la cause palestinienne et une menace directe à la souveraineté et à la sécurité nationale égyptiennes, considérées comme une ligne rouge pour Le Caire.

Gaza et l’Égypte
Des Palestiniens déplacés marchent à la frontalière entre Gaza et l’Egypte. Photo : AFP

Diaa Rashwan a nié catégoriquement les allégations de certains médias internationaux selon lesquelles l'Egypte entreprend des préparatifs pour construire des unités servant de refuge aux Palestiniens dans la zone adjacente à la frontière égyptienne avec la bande de Gaza, et ce, en cas de leur déportation à cause de l'offensive israélienne sanglante dans la bande, selon un communiqué publié vendredi 16 février par l'Organisme général de l'information.

Rashwan a affirmé que la position de l'Egypte est claire et ferme, celle annoncée par le président de la République et les autorités égyptiennes des dizaines de fois et assurant que « l’Egypte rejette irrévocablement tout déplacement forcé ou volontaire des frères palestiniens de Gaza à l'extérieur, notamment vers les territoires égyptiens ».

Il a poursuivi que la déportation des Palestiniens « serait une liquidation évidente de la cause palestinienne et une menace directe à la souveraineté et à la sécurité nationale égyptiennes. Ce qui a été considéré comme une ligne rouge dans toutes les déclarations égyptiennes. Le Caire dispose de tous les moyens pour y faire face d'une façon immédiate et efficace ».

De même, Rashwan a ajouté que la position annoncée et claire de l'Egypte est qu'« elle n’appliquera aucune mesure sur son territoire qui soit en opposition à ses déclarations ou qui puisse donner une fausse impression qu'elle contribue au crime de déportation revendiquée par certaines parties israéliennes. Cette déportation n'est qu'un crime de guerre condamné par le droit international humanitaire ».

Dans ce contexte, il a réitéré que « l'Egypte ne peut en aucun cas en être partie prenante. Au contraire, l'Egypte fera tout pour y mettre un terme et empêcher ceux qui cherchent à le commettre ».

Concernant les rapports publiés par certains médias internationaux sur le fait que l'Egypte a commencé à ériger un mur de séparation sur ses frontières avec la bande de Gaza, Rashwan a indiqué que « l’Egypte disposait déjà, bien longtemps avant le déclenchement de la crise actuelle, d’une zone tampon et des murs dans cette zone. Ces procédures sont celles prises par tout pays dans le monde dans le but de préserver la sécurité de ses frontières et la souveraineté sur ses territoires ».

Les rapports des médias internationaux

Il est à noter que le Wall Street Journal avait publié le 15 février que « Le Caire fait ériger un camp fermé et sécurisé dans le Sinaï pour accueillir les Palestiniens de Gaza qui fuiraient la guerre en cas d'offensive sur Rafah ».

Selon le quotidien américain, ce camp fait partie des « plans d'urgence » pour l'accueil de ces réfugiés en cas d'assaut israélien sur Rafah et pourrait abriter plus de 100 000 personnes. 

D'après le Wall Street Journal, « un enclos fermé de 13 km2 » est construit à la frontière égyptienne avec le territoire palestinien dévasté par plus de quatre mois de guerre à Gaza.

Des images satellites prises et étudiées par l'AFP, le 15 février, montrent des engins de chantier construisant un mur dans la partie égyptienne de Rafah, un secteur ultra-sécurisé et interdit à la presse en raison des opérations militaires contre des jihadistes. Le terrain a également été nivelé, selon des images prises entre le 10 et le 15 février.

Selon le média américain CNN, ces images prises par le satellite Maxar Technologies ont été réalisées probablement dans le courant de la semaine dernière. Elles montrent qu'une vaste zone a été rasée au bulldozer et que des grues sont encore présentes sur place. Une information également confirmée par le New York Times et le Wall Street Journal.

Le gouverneur du Nord-Sinaï, Mohamed Abdel-Fadil Choucha, a démenti 16 février toute construction de ce type.

En parallèle, le cabinet de guerre israélien a indiqué samedi 17 février avoir décidé par consensus à continuer la guerre pour qu’elle s’étende à Rafah.

« Israël continuera de s’opposer à la reconnaissance unilatérale d’un Etat palestinien. Une telle reconnaissance, à la suite du massacre du 7 octobre, offrirait une énorme récompense à un terrorisme sans précédent et empêcherait tout futur accord de paix », a souligné le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, sur son compte X.

Il a ajouté : « Israël rejette catégoriquement les diktats internationaux concernant un règlement permanent avec les Palestiniens », réaffirmant qu’un accord de paix ne pouvait résulter que de « négociations directes sans conditions préalables ».

Les dirigeants palestiniens, l'ONU et de nombreux pays s’alarment des conséquences catastrophiques pour la population palestinienne d'une telle offensive, et dénoncent la création d'une nouvelle génération de réfugiés sans perspective de retour.

La guerre actuelle à Gaza a fait plus de 28 775 morts, en grande majorité des civils, selon le dernier bilan annoncé par le ministère palestinien de la Santé à Gaza.

 

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