Université japonaise : 15 ans de réussite
Accueilli par Alaa Sabet, rédacteur en chef d’Al-Ahram, l’ancien ministre de l’Enseignement supérieur et PDG de l’Université japonaise, Hani Helal, a assuré que « la réussite d'un système ne revient pas à une personne mais à une équipe de travail ». En effet, l’Université égypto-japonaise est le fruit des efforts de toute une équipe. Les discussions concernant la fondation de l’université ont duré cinq ans, jusqu'à ce qu'un pont de confiance ait été bâti entre l'Egypte et le Japon, ce qui a permis la fondation de l'université et le début des études en 2009. Helal a précisé que le partenaire japonais de l’université est un consortium de 13 universités japonaises dont la plus éminente est l'Université de Tokyo. « L'objectif de l'université est le transfert en Egypte de la pensée japonaise basée sur les sciences, la technologie, la créativité et la recherche scientifique car l’enseignement et la recherche scientifique ont été à la base de la renaissance du Japon », a déclaré Hani Helal. Et d’ajouter : « C'est pour cela que nous avons créé cette université de recherche, libre de toutes restrictions et capable de former une nouvelle génération dont la pensée est portée sur l’avenir en utilisant la recherche scientifique comme moyen de réaliser le développement de l’Etat ».
Les études ont commencé à l’Université japonaise en 2009 au niveau postuniversitaire. Le nombre d’étudiants ne dépassait alors pas les 50. Puis en 2017, les études universitaires normales ont été introduites. L’université octroie des bourses à 150 étudiants africains pour préparer des thèses de magistère et de doctorat. Ces bourses sont conjointement financées par l’Egypte et le Japon. « Bien que l'université n’existât pas il y a à peine quelques années, elle est présente dans les plus importants classements mondiaux, comme le classement de Shanghai. Le président Abdel Fattah Al-Sissi encourage l’idée de la généralisation, en Egypte, de l’expérience japonaise au niveau de l’enseignement. Quand le président a visité le Japon en mars 2016, il a tenu à visiter une école primaire. C’est de là qu’est venue l’idée de conclure le partenariat égypto-japonais pour l’enseignement », a expliqué Hani Helal.
L'Université égypto-japonaise est parmi les établissements qui obtiennent le plus de brevets d'invention. Elle a figuré en première position sur l’indice des universités fondées en vertu d’un accord avec des gouvernements étrangers à l'Exposition internationale du Caire pour la créativité. En moins de 10 ans, les chercheurs de l'université ont enregistré plus de 90 brevets d’invention dans le domaine des sciences et de l'ingénierie.
S’adapter au marché de l’emploi
En réponse à une question sur le rôle de l'université dans la préparation des diplômés au marché du travail et le partenariat entre l’université et le secteur de l’industrie, Helal a répondu : « La première promotion de l'université a été diplômée en ingénierie en 2021. Il y avait à peine une trentaine d’élèves et ils ont tous été engagés sur le marché du travail. Il faut avouer que la première promotion a affronté des difficultés parce que la société égyptienne n’était pas au courant de la nature de cette université unique en son genre. Il a fallu intervenir auprès de l’ordre des Ingénieurs pour expliquer la nature des études à l’Université égypto-japonaise ».
L'université comprend un centre de service de l’industrie. Celui-ci a établi un partenariat avec des secteurs industriels importants. Une entreprise colossale de fer a créé un département de métaux et a assumé les coûts des équipements et du matériel, ainsi que les frais de formation des étudiants de l’université. En plus, une coopération a eu lieu avec le secteur de l’industrie afin de trouver des solutions aux problèmes industriels, ce qui souligne la crédibilité de l’université. « Quand nous avons essayé de transférer l'expérience en Egypte, nous avons eu recours à des experts japonais et le ministère de l’Education a choisi deux écoles pour y appliquer l'expérience dans deux quartiers populaires du Caire », a affirmé Helal.
A la fin de la rencontre, il a évoqué le projet qu’il avait adopté avec son équipe de recherche pour découvrir les secrets des pyramides de Guiza en utilisant les technologies modernes. « Pour la grande pyramide, il est question d’un scan complet à l’aide d’appareils non nuisibles aux antiquités. Pour comprendre comment les pyramides ont été construites, il faut d’abord savoir de quoi elles sont constituées », a-t-il conclu.
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