Des Irakiens se rassemblent sur le site d’un véhicule incendié ciblé par un drone américain dans l’est de Bagdad, en Irak, le mercredi 7 février 2024. Photo : AP
Les Brigades du Hezbollah, influent groupe armé irakien allié à Téhéran, ont violemment pris à partie vendredi les Etats-Unis pour leurs frappes menées en Irak, après une attaque de drone ayant tué un haut commandant de la faction à Bagdad.
Mercredi soir dans la capitale irakienne, un drone a tué un haut commandant des Brigades du Hezbollah, Abou Baqir al-Saadi, accusé par l'armée américaine d'être "directement responsable de planification et participation aux attaques sur les forces américaines" au Moyen-Orient.
Il y a une semaine, Washington avait déjà mené des frappes en Irak et en Syrie contre des cibles des forces d'élite iraniennes et des groupes armés pro-Iran, en représailles à une attaque fin janvier ayant tué trois soldats américains dans le désert jordanien, à la frontière syrienne.
Depuis la mi-octobre, les groupes armés pro-Iran ont effectué des dizaines de tirs de roquettes et frappes de drone contre les soldats américains et ceux de la coalition internationale antijihadiste déployés en Irak et en Syrie.
"Pour le sang versé par nos commandants et nos combattants, la responsabilité en incombe à l'Amérique, et à ceux qui refusent ou freinent le départ d'Irak de ses forces d'occupation", ont accusé dans un communiqué les Brigades du Hezbollah --Kataëb Hezbollah en arabe.
"Qu'ils sachent que notre nation n'abandonnera pas le sang de ses martyrs, et que ses hommes sont toujours déterminés au combat", ajoute le groupe.
Depuis la mi-octobre, plus de 165 attaques ont visé les soldats américains en Irak et en Syrie, des violences attisées par la guerre à Gaza entre Israël et le Hamas palestinien.
La plupart de ces attaques ont été revendiquées par "La Résistance islamique en Irak", nébuleuse de combattants pro-Iran dont les Brigades du Hezbollah font partie.
Classé organisation "terroriste" par Washington et visé par des sanctions, le groupe a été bombardé à plusieurs reprises par Washington.
Des responsables américains ont assuré que l'attaque en Jordanie portait "l'empreinte des Kataëb Hezbollah". Confronté à la menace d'une riposte américaine, le groupe a annoncé fin janvier "la suspension" de ses "opérations militaires" contre les forces américaines.
Dans un contexte régional explosif, les autorités irakiennes vont reprendre dimanche des pourparlers entamés avec Washington sur l'avenir de la coalition internationale engagée contre le groupe Daëch.
Bagdad entend obtenir un calendrier de diminution des effectifs --même si les partenaires de l'Irak se montrent plus prudent dans la terminologie utilisée.
Les Etats-Unis déploient 2.500 soldats en Irak avec la coalition. Aujourd'hui, les troupes fournissent assistance et conseils aux forces gouvernementales, pour empêcher une résurgence de l'EI.
* Article modifié par Ahraminfo.
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