Un homme blessé avec une tête bandée regarde à côté des décombres et des débris d’un bâtiment détruit après le bombardement israélien sur Rafah dans le sud de la bande de Gaza. Photo : AFP
L'Egypte et le Qatar parrainent "un nouveau cycle de négociations" qui débute jeudi 8 février au Caire et vise à obtenir "le calme dans la bande de Gaza" ainsi qu'un échange de prisonniers palestiniens et d'otages israéliens, a annoncé un responsable égyptien à l'AFP.
Et le Hamas a précisé jeudi matin qu'une délégation menée par Khalil al-Hayya, haut responsable de son bureau politique, est attendue en matinée au Caire.
De l’autre côté, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken boucle ce jeudi sa tournée au Moyen-Orient par un entretien avec le chef de l'opposition israélienne Yaïr Lapid après des discussions séparées mercredi 7 février avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le président palestinien Mahmoud Abbas.
Si le secrétaire d'Etat a plaidé pour une trêve permettant l'acheminement de davantage d'aide humanitaire et la libération des otages, il a aussi exhorté son allié israélien à "protéger" les civils dans la poursuite de ses opérations militaires.
Après une première phase de son déploiement qui se concentrait dans le nord du territoire palestinien, l'armée israélienne a progressé vers le centre et le sud de Gaza, notamment dans la ville de Khan Younès, épicentre ces dernières semaines de combats acharnés et de raids aériens continus.
Or Benjamin Netanyahu a dit mercredi 7 février avoir ordonné à l'armée israélienne de "préparer" une offensive sur Rafah, ville située à la frontière avec l'Egypte, où s'entassent 1,3 million de Palestiniens dont la grande majorité sont des personnes déplacées par les affrontements des derniers mois.
Dans la nuit de mercredi à jeudi, des témoins et des sources hospitalières ont d'ailleurs fait état de frappes mortelles dans le sud de la bande de Gaza, notamment à Rafah, le ministère de la Santé de Gaza dénombrant au total 109 morts de mercredi en soirée à jeudi matin.
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a mis en garde contre les "conséquences régionales incalculables" d'un éventuel assaut sur Rafah qui "augmenterait de façon exponentielle ce qui est déjà un cauchemar humanitaire".
"En ce qui concerne Rafah (...) Israël a la responsabilité et l'obligation de faire tout ce qui est possible pour s'assurer que les civils soient protégés et qu'ils aient accès à l'aide dont ils ont besoin", a déclaré de son côté Blinken.
Pour sa cinquième tournée dans la région depuis le début de la guerre, Blinken a soutenu une proposition de trêve élaborée par des responsables américains, qataris et égyptiens fin janvier à Paris, à laquelle le Hamas a répondu.
Blinken a dit néanmoins espérer une seconde trêve après celle d'une semaine en novembre qui avait notamment favorisé la libération d'otages à Gaza et de prisonniers palestiniens détenus en Israël.
La guerre à Gaza exacerbe par ailleurs les tensions au Moyen-Orient entre d'un côté Israël et ses alliés, dont Washington, et de l'autre l'Iran et son "axe de la résistance" qui comprend, outre le Hamas, le Hezbollah libanais, des milices irakiennes et les rebelles Houthis au Yémen.
Un haut commandant des Brigades du Hezbollah, influent groupe armé irakien pro-Iran, a été tué mercredi soir par une frappe américaine visant son véhicule à Bagdad, Washington l'accusant d'être impliqué dans la planification des attaques visant ses soldats au Moyen-Orient
Pour Comfort Ero, présidente de l'International Crisis Group (ICG), le risque de dérapage reste bien présent : "Je pense que les trois grands - l'Iran, Israël et les Etats-Unis - ne veulent pas d'escalade. Mais nous constatons également que nous nous rapprochons chaque jour un peu plus d'une erreur de calcul majeure."
*Article modifié par Ahraminfo
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