Les Pharaons célèbrent leur qualification avec Mostafa Mohamed (no19). (Photo : AFP)
« Nous devons nous améliorer ». C’est par ces mots que le défenseur égyptien Ahmad Hégazi, clairement frustré, a pris la parole suite à la qualification de la sélection aux 8es de finale de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) qui se déroule actuellement en Côte d’Ivoire.
Au bout des 3 matchs de la phase de poule, les Pharaons ont peiné à se montrer convaincants. Le septuple champion d’Afrique a terminé 2e du groupe B en n’ayant amassé que 3 points de 3 matchs nuls sur un score identique (2-2) face au Mozambique, Ghana et le surprenant leader, Cap-Vert (7 points). C’était la première fois que l’Egypte n’enregistre aucune victoire dans une phase de poule de CAN depuis l’édition de 1992. L’équipe est sûrement en malaise et Hégazi, qui porte le brassard du capitaine suite à la blessure de Mohamed Salah, est le premier à le reconnaître. « Les joueurs sont déçus des résultats et des performances. On sait que ce n’est pas ce que les gens attendent de nous et on sait qu’on peut faire beaucoup mieux, mais on doit s’améliorer sur beaucoup de niveaux. On a cinq jours pour nous préparer au match des 8es de finale et on va commencer dès demain à corriger nos erreurs, car on a beaucoup de travail à faire. Maintenant, il n’est plus important comment on a commencé, mais l’essentiel c’est de terminer en force », a dit Hégazi.
La bande de Mohamed Salah était partie comme l’un des favoris classiques de cette 34e édition, mais d’entrée, face au Mozambique, la certitude a fait place au doute. En effet, l’Egypte a dû se battre à deux reprises pour remonter le score face au Ghana et le Mozambique, avant de se faire rattraper au score face au Cap-Vert à la 99e minute. Et si ce n’était d’un scénario fou dans l’autre match qui a vu les Black Stars ghanéens accrochés par le Mozambique par 2 buts en temps additionnel (2-2 en fin de partie), l’Egypte verrait sa qualification menacée. « Il y a un grand problème en défense. L’organisation de l’équipe est catastrophique. Encaisser 6 buts en 3 matchs, c’est vraiment trop. Il y avait des éditions complètes où on encaissait un plus petit nombre que celui-là. L’entraîneur doit revoir ses méthodes pour donner plus de protection à l’équipe », a dit Haitham Farouq, ancien international des Pharaons et analyste sportif à la chaîne de beIN Sports.
Aucun faux pas permis
Les fissures sont apparues dans le compartiment défensif et le duo de l’axe de la charnière Hégazi et Mohamad Abdel-Moneim se sont fréquemment trouvés exposés face aux attaquants adverses. L’entraîneur Rui Vitoria a essayé 3 différentes combinaisons au milieu, avec un total de 5 joueurs utilisés, sans pouvoir trouver la bonne formule qui pourrait lui créer la balance. L’attaquant de Nantes Mostafa Mohamed porte l’attaque sur son dos avec un Mahmoud Hassan « Trezeguet » en excellente forme et un flamboyant Omar Marmoush, notamment en l’absence de Salah. « L’important c’est que nous nous sommes qualifiés pour le second tour. Nous allons vous montrer le vrai calibre et esprit de l’équipe d’Egypte dans les matchs à venir. Je vous promets de retourner avec la coupe quels que soient les onze joueurs sur le terrain, car c’est une équipe pleine de talents et les joueurs jouent de tout leur coeur », a dit Trezeguet, qui a reçu son trophée d’homme du match du Cap-Vert, fondu en larmes.
Les choses sérieuses vont commencer et aucun faux pas ne serait plus permis. Les Pharaons joueront les 8es de finale, dimanche, face au deuxième du groupe F qui comprend le Maroc, le RD Congo, la Zambie et la Tanzanie. Ni l’histoire ni la réputation ne compteront dans cette édition où la hiérarchie a été chamboulée.
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