Al-Ahram Hebdo : Comment voyez-vous les projets qui visent à développer le secteur des hôtels en Egypte ?
Elhami Al-Zayat : Toutes les initiatives lancées par l’Etat sont dans l’intérêt du secteur hôtelier en Egypte qui est l’un des pivots de l’industrie touristique. En fait, l’Egypte a besoin d’augmenter fortement la capacité hôtelière afin de répondre à la demande croissante sur le tourisme qui a atteint son apogée en 2023 avec un chiffre record de 14,9 millions de touristes. Il est vrai que l’année n’a pas commencé dans de bonnes conditions à cause de la guerre à Gaza, mais dès que la situation se sera stabilisée, les flux touristiques reviendront en masse en Egypte. Ainsi, on doit construire de nouveaux hôtels pour l’hébergement de ces touristes. Pourtant, on doit construire les nouveaux hôtels selon des critères déterminés qui répondent aux besoins du marché touristique.
— Quels sont ces critères ? Et comment peut-on répondre aux besoins du marché touristique ?
— Ces critères tournent autour des régions qui ont vraiment besoin de nouvelles chambres hôtelières. La priorité est d’augmenter la capacité hôtelière à Minya, à Louqsor, à Assouan, à Marsa Alam et à la Côte-Nord, avant de penser à Charm Al-Cheikh et à Hurghada par exemple. En outre, l’Egypte a besoin d’autres types d’hôtels que ceux actuels. Nous avons besoin d’un certain nombre d’hôtels 5 étoiles super Deluxe et d’un grand nombre d’hôtels une, deux et trois étoiles, afin de couvrir la demande, surtout que les jeunes représentent actuellement une partie importante des touristes dans le monde qui ne peut pas se permettre de payer des sommes énormes dans les grands hôtels.
— Comment voyez-vous le partenariat entre le secteur privé et le secteur gouvernemental dans le domaine du tourisme ?
— Ce partenariat existe depuis toujours dans le secteur du tourisme. Le secteur gouvernemental, représenté par le ministère du Tourisme et des Antiquités, joue le rôle de régulateur du marché, alors que le secteur privé est l’opérateur, puisqu’il possède plus de 90 % des hôtels et presque toutes les agences de voyages et les établissements à caractère touristique comme les bazars, les restaurants touristiques, etc. L’étroite coopération entre les deux ailes du secteur du tourisme est indispensable pour la promotion touristique en Egypte pour pouvoir attirer de plus en plus de touristes, remplir les nouveaux hôtels et poursuivre la relance qui a eu lieu dernièrement.
— Et qu’en est-il du partenariat avec les investisseurs étrangers dans le secteur du tourisme ?
— Je ne vois aucun problème dans le fait de s’associer à des partenaires arabes ou autres. En fait, nouer des partenariats avec des étrangers n’est pas nouveau. Il existe depuis très longtemps en Egypte des chaînes d’hôtels appartenant à des investisseurs arabes et occidentaux. Quant à leur participation aux hôtels qui appartenaient à l’Etat, elle est dans l’intérêt du secteur du tourisme, puisqu’ils vont fournir des fonds pour développer ces établissements, ce qui permettra d’attirer une nouvelle catégorie de touristes en quête d’hôtels super Deluxe. En outre, l’Egypte peut profiter de leur expérience en matière de tourisme. Ces investisseurs feront la promotion de leurs établissements hôteliers en Egypte pour accroître le nombre de réservations et réaliser des bénéfices. C’est un gain pour les deux parties.
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