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Soudan: Une formulation proche d'une feuille de route pour régler la crise

Sabah Sabet , Mardi, 02 janvier 2024

L'ancie Premier ministre soudanais, Abdullah Hamdok, et chef de la Coordination des forces civiles démocratiques (Taqqadom) a proposé un document en quatre points pour régler la crise humanitaire et politique qui frappe le Soudan.

Soudan
Des réfugiés soudanais patientent au poste frontière de Joda, dans l'État du Haut-Nil au Soudan du Sud, avant d'être transportés vers le centre de transit de Renk. Photo: UNHCR

L'ancien Premier ministre soudanais, Abdullah Hamdok, et chef de la Coordination des forces civiles démocratiques (Taqqadom) a proposé un document en quatre points pour régler la crise humanitaire et politique qui frappe le Soudan. Ceci lors d’une réunion avec le chef des paramilitaires des Forces de Soutien Rapide (FSR), Mohamed Hamdan Dagalo (Hemetti) mardi 2 janvier dans la capitale éthiopienne.

« Les deux parties se sont mises d’accord sur la nécessité d’établir des bases en vue d’un règlement de la crise humanitaire engendrée par la guerre », a annoncé à Sky News, Rasha Awad, membre de la Coordination des forces civiles et démocratiques.

Celle-ci a proposé un cessez-le-feu, l’ouverture de voies sécurisées pour la population, un règlement de la crise humanitaire qui serait suivi d’un processus politique prévoyant une réforme sécuritaire et militaire, une période de justice transitoire et la reconstruction des institutions d’Etat.

Racha Awad a ajouté que la Coordination entend tenir une réunion similaire avec les dirigeants de l’armée.

La réunion d’Addis Abeba intervient dans le cadre d’une tournée de Hemetti en Afrique de l'Est qui l’a mené en Ouganda, en Ethiopie et à Djibouti. C’est le premier déplacement officiel du chef des FSR à l'étranger depuis le début du conflit déclenché à la mi-avril. L’objectif selon lui est de discuter d’une solution politique au conflit au Soudan.

Il est peu probable que cette tentative aboutisse surtout que les combats se poursuivent et que les initiatives lancées par l’Arabie Saoudite et l’IGAD n’ont donné aucun résultat, les deux parties en conflit ne faisant aucune concession », explique Mohamed Abdel Wahed, expert sécuritaire. Et d’ajouter que l’ingérences des parties régionales aggrave la crise.

Le chef de l’armée, Abdel Fattah Al-Burhane, a appelé des pays de la région sans les nommer, à cesser de s'ingérer dans les affaires soudanaises en soutenant les Forces de soutien rapide. « Tout pays qui accueille des éléments qui ne reconnaissent pas le gouvernement soudanais fait preuve d’une hostilité envers l'Etat soudanais. Le Soudan a le droit de prendre des mesures pour préserver sa souveraineté et sa sécurité », a déclaré le chef de l’armée soudanaise dans un discours publié dimanche par l'agence de presse soudanaise (SUNA), à l’occasion de la 63eme fête d’indépendance du Soudan.

Selon Al-Burhan, il n’existe qu’une seule voie pour restaurer la paix qui est le retrait des FSR de l'Etat d'Al-Jazira et des autres villes du Soudan comme convenu dans la Déclaration de Djeddah. « Tout cessez-le-feu qui ne prévoit pas un retrait des FSR n’aura aucune valeur pour le peuple soudanais.

La guerre a été déclenchée mi-avril dans diverses régions du Soudan, après des mois de tensions entre Al-Burhane et Hemetti. Les deux hommes avaient mené un coup d’Etat militaire en octobre 2021 qui a fait dérailler la transition de courte durée au Soudan. Le pays avait connu un soulèvement populaire qui a forcé la destitution du président Omar Al-Bashir en avril 2019. Les combats entre l’armée régulière et les FSR dure depuis 9 mois et a donné lieu à un lourd bilan humanitaire. Plus de 12 000 Soudanais ont perdu la vie et des milliers ont été blessés. L’ONU estime qu’au moins 7,1 millions de personnes ont été déplacées. L’Organisation internationale pour les migrations a également souligné que près de 300 000 personnes ont fui les combats dans l’Etat d’Al-Jazira suite à l’invasion des FSR le 18 décembre dernier. Cet Etat accueille également des milliers de personnes fuyant les affrontements à Khartoum. La semaine dernière, le Conseil de sécurité de l’ONU avait appelé les parties en conflit à cesser immédiatement les hostilités et à s’engager en faveur d’une solution négociée. 

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