Le premier ministre, Mostafa Madbouly, a pris une décision disposant que 7 produits alimentaires seront considérés pendant 6 mois comme des biens stratégiques soumis aux dispositions de la loi sur la protection des consommateurs. « Quiconque enfreint cette décision sera passible des sanctions de l’article 8 de la loi 181 de l’année 2018, sur la protection des consommateurs », a déclaré le premier ministre dans un communiqué. Cet article interdit le monopole de ces produits qui sont l’huile de cuisson, les fèves, le riz, le lait, le sucre, les pâtes et le fromage blanc, que ce soit en les dissimulant aux consommateurs, en s’abstenant de les vendre, ou de toute autre manière. « La décision du premier ministre est positive et intervient au bon moment, à peu près 3 mois avant le Ramadan. Durant ce mois de jeûne, la consommation des produits alimentaires augmente. Nous avions l’habitude de voir des commerçants monopoliser ou cacher ces produits pour un certain temps puis les vendre à des prix élevés », assure le président de l’Association « Citoyens contre la cherté », Mahmoud Askalani.
Le communiqué du Conseil des ministres annonçant la décision a également indiqué qu’un comité permanent serait créé pour étudier les mécanismes de contrôle des marchés et des prix des matières premières et surveiller régulièrement la disponibilité des biens alimentaires de base et les quantités de production, de consommation et d’importation.
A la suite de la décision du premier ministre, le ministre de l’Approvisionnement et du Commerce intérieur, Ali Al-Messelhi, a annoncé la décision 200 de l’année 2023 stipulant que les compagnies et les entreprises qui travaillent dans la production, l’importation, le conditionnement ou la fourniture des produits (cités par la décision du premier ministre) sont obligées de délivrer les factures de vente fiscales qui incluent les données indiquant le type du produit ou de marchandise, sa quantité, sa date de production, le prix de vente en usine et le prix final maximum. « La protection du consommateur est notre premier souci. Ces décisions visent la protection du consommateur à travers le contrôle et le suivi des quantités des produits vendus et disponibles en stock », explique Ahmad Kamal, porte-parole du ministère de l’Approvisionnement.
L’Egypte a connu des vagues successives de hausse des prix de plusieurs produits alimentaires, comme les volailles et le sucre, liées à la rareté du dollar depuis février 2022 suite à la guerre russo-ukrainienne. Ce qui a incité le gouvernement à imposer des restrictions sur les importations. En octobre, le gouvernement a décidé d’exonérer des droits de douane pendant 6 mois 12 produits alimentaires, dont les volailles, les produits laitiers, le beurre, le fromage, le thé et les huiles végétales. « Les efforts du gouvernement visant à garantir la disponibilité des biens stratégiques sur les marchés et à interdire leur monopole doivent être complétés par des outils efficaces de contrôle. Le nombre d’inspecteurs auprès du ministère de l’Approvisionnement n’est pas suffisant. De jeunes diplômés qui accomplissent le service public peuvent assumer le rôle de surveillants du marché et avertir les autorités compétentes », propose Askalani.
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