Le Conseil de sécurité de l'ONU devrait se prononcer vendredi sur une résolution destinée à améliorer l'aide à Gaza . Photo : AFP
Selon des sources diplomatiques, le vote est désormais prévu vendredi, mais le nouveau texte, résultat de discussions sous la menace d'un nouveau veto américain, ne ressemble plus à la version proposée dimanche par les Emirats arabes unis.
Le nouveau projet de résolution, vu par l'AFP, appelle à "des mesures urgentes pour immédiatement permettre l'accès humanitaire sûr et sans entrave et aussi à créer les conditions pour une cessation durable des hostilités".
La référence à une "cessation urgente et durable des hostilités" présente dans le texte de dimanche a disparu, tout comme la demande moins directe de la version suivante d'une "suspension urgente des hostilités".
"Si la résolution est présentée telle qu'elle est, nous pouvons la soutenir", a assuré jeudi soir l'ambassadrice américaine à l'ONU Linda Thomas-Greenfield, assurant que le texte n'avait pas été "affaibli" et qu'il avait le soutien des pays arabes.
Reste à savoir si les autres membres du Conseil, notamment la Russie qui n'a de cesse de réclamer un "cessez-le-feu", sont prêts à "avaler" un "texte faible qui met à mal la crédibilité du Conseil", a commenté Richard Gowan, de l'International Crisis Group.
Alors que la situation humanitaire catastrophique ne cesse de se dégrader dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre, le Conseil de sécurité est largement critiqué pour son inaction.
- Hamas pas nommé -
Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, il n'a réussi qu'une seule fois à sortir du silence, avec la résolution du 15 novembre appelant à des "pauses humanitaires". Il a rejeté cinq autres textes en deux mois, dont deux en raison de vetos américains, le dernier le 8 décembre.
Les Etats-Unis avaient alors bloqué, malgré la pression inédite du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, l'appel à un "cessez-le-feu humanitaire", également jugé inacceptable par Israël.
Alors que la plupart des membres du Conseil semblaient vouloir éviter un nouveau veto, les négociations se sont aussi concentrées sur la demande de mise en place d'un mécanisme de suivi de l'aide, assuré "exclusivement" par l'ONU, pour garantir sa nature "humanitaire".
Israël, qui veut maintenir son contrôle sur les convois humanitaires, s'opposait à ce mécanisme, et la référence à l'exclusivité du contrôle de l'ONU a disparu du dernier texte consulté par l'AFP.
Autre point contentieux, l'absence une nouvelle fois dans le texte d'une condamnation --et même du nom-- du Hamas, fustigée par Israël et les Etats-Unis.
Depuis le début de la guerre, Israël a juré d'"anéantir" le Hamas, pilonnant le territoire palestinien, l'assiégeant et menant une vaste opération terrestre depuis le 27 octobre.
Le gouvernement du Gaza a annoncé mercredi 20 décembre que les opérations militaires israéliennes dans la bande de Gaza avaient fait 20.000 morts depuis le début de la guerre, dont au moins 8.000 enfants et 6.200 femmes.
* Article modifié par Ahraminfo.
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