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Santé : Ce qui a été fait et ce qui reste à faire

Rim Darwich , Mercredi, 20 décembre 2023

Un nouveau système d’assurance médicale, de nombreuses initiatives et d’importantes réformes : le secteur de la santé a connu un développement majeur. Il reste prioritaire sur l’agenda du gouvernement pour la période à venir. Explications.

Santé : Ce qui a été fait et ce qui reste à faire

Un bond important a été réalisé dans le secteur de la santé dans la période allant de 2014 à 2023. Le gouvernement y a accordé un intérêt primordial à travers de nombreuses initiatives et réformes. La Constitution de 2014 stipule que 10 % du Produit National Brut (PNB) soit consacré aux secteurs de l’enseignement, de la santé et de la recherche scientifique.

Dans ce cadre, entre 2014 et 2023, 1 000 milliards de L.E. ont été allouées à la santé. Le budget de 2022-2023, à lui seul, y a consacré 310 milliards de L.E., avec une hausse de 34,4 milliards de L.E. en comparaison avec l’année 2021-2022.

Des dizaines d’initiatives diversifiées ont notamment été dirigées vers la réhabilitation de l’infrastructure sanitaire et des établissements médicaux, la réhabilitation des cadres médicaux et le lancement d’un ensemble de réformes et d’initiatives médicales urgentes.

Vient en tête le projet de lutte contre l’hépatite C. L’Egypte a été déclarée en octobre 2023 par l’Organisation mondiale de la santé premier pays au monde à éradiquer l’hépatite C. Un grand succès réalisé dans le cadre de l’initiative présidentielle « 100 millions de citoyens en bonne santé », lancée en 2017. 64 millions de citoyens ont été examinés et 4,5 millions de cas portant le virus ont été guéris gratuitement, selon le ministère de la Santé, amenant le taux d’atteinte par ce virus en 2023 à 0,38 % contre 15 % dans les années 1990 et 2000.

14 autres initiatives ont été lancées avec un coût de 30 milliards de L.E., dont celle du président pour traiter les maladies de la malnutrition chez les élèves. 45 millions d’enfants ont été examinés et 1,5 million d’enfants traités. Selon le ministère de la Santé, l’initiative a réussi depuis son lancement à réduire de 25 % les taux d’anémie.

Vient ensuite l’initiative pour la santé de la femme égyptienne, qui a fourni 36 millions d’examens et de détection précoce des tumeurs du sein, en plus de traitement gratuit. A ce niveau, un grand essor a été réalisé, le taux de détection de la maladie à ses stades précoces a atteint 70 % contre 58 % avant le lancement de l’initiative.

Citons également les initiatives de la détection de la faiblesse de l’ouïe chez les nouveau-nés, de la détection et du traitement des maladies chroniques (32 millions de citoyens ont été examinés et traités), de la détection précoce de l’insuffisance rénale (6 millions de citoyens ont été examinés et 3 millions ont reçu un traitement) et autres.

En plus, dans le cadre de l’initiative du président de la République visant à supprimer les listes d’attente pour les opérations chirurgicales critiques, 2 millions d’interventions chirurgicales ont été effectuées.

Afin d’assurer une couverture plus large des maladies, l’Etat a lancé, fin juin 2023, une initiative « 100 jours de vie saine », à travers laquelle les hôpitaux et les centres médicaux publics ouvrent leurs portes pour traiter n’importe quelle maladie. Les analyses et le traitement sont fournis gratuitement.

Des efforts à poursuivre

Le nouveau projet de l’assurance médicale globale est le plus grand projet national dans le domaine de la santé. Il vise à améliorer les services médicaux présentés aux citoyens et couvre toutes les zones géographiques, tous les types de maladie et obligatoirement toutes les couches sociales sans distinction. Le système est appliqué sur plusieurs étapes. La première a été lancée de façon expérimentale en juillet 2019, couvrant 6 gouvernorats. La première application a eu lieu dans le gouvernorat de Port-Saïd, puis dans les gouvernorats de Louqsor, d’Ismaïliya et du Sud-Sinaï en février 2021 et en novembre 2022 dans les gouvernorats d’Assouan et de Suez.

Le coût de cette première phase a atteint 53 milliards de L.E., dont 34 milliards dépensés pour l’infrastructure et les hôpitaux. Selon le rapport annuel de l’Agence centrale pour la mobilisation publique et les statistiques (CAPMAS) publié en octobre dernier, le nombre d’hôpitaux dans tout le pays a atteint 1 798 d’une capacité de 121 617 lits, en plus de 5 424 établissements de santé et centres médicaux et environ 1 565 ambulances.

Soulignant la réalisation d’un progrès sans précédent dans le secteur médical, le vice-président de la commission de la santé au Parlement, Ayman Aboul-Ela, assure cependant que les défis qui persistent toujours sont à prendre au sérieux.

Malgré tous les efforts énormes déployés, il reste encore beaucoup à faire. « Les résultats peuvent être meilleurs si ces initiatives sont supervisées par un conseil suprême de soins médicaux qui assumera la charge d’établir une stratégie complémentaire couvrant tous les soins », propose le député. Il souligne également « l’urgence d’accélérer le rythme de l’application du nouveau système de l’assurance médicale globale afin de couvrir tous les gouvernorats le plus rapidement possible ».

Le député sonne aussi l’alarme quant au phénomène de la démission et de l’émigration des médecins égyptiens. 4 600 médecins ont démissionné en 2022, selon l’ordre des Médecins. Ils enregistrent un taux assez faible estimé à 8,6 médecins par 10 000 habitants, sachant que la moyenne mondiale atteint environ 23 médecins par 10 000 habitants. « Il faut absolument améliorer les salaires et l’environnement de leur travail pour les inciter à ne pas quitter le pays », conclut-il.

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