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L’ONU met en garde contre une catastrophe alimentaire au Soudan: Communiqué

Laila Ahmed , Mercredi, 13 décembre 2023

Le Soudan – autrefois décrit comme le futur grenier de l’Afrique de l’Est – est confronté à une crise alimentaire qui s’aggrave alors que le conflit fait rage dans tout le pays approche de son huitième mois.

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Une femme et des enfants déplacés à Wadi Halfa, ville frontalière du nord du Soudan, près de l'Egypte, à cause du conflit, le 12 septembre 2023. Photo. AFP

Le Soudan subit une catastrophe alimentaire aiguë à un niveau sans précédent en pleine saison de récoltes (d'octobre à février), alors que d’habitude, il devrait y avoir un surplus de nourriture disponible, avertit le Programme alimentaire mondial (PAM) de l’ONU, lors d'un communiqué de presse publié mercredi 13 décembre. 

« S’il n’y a pas d’augmentation significative de l’aide alimentaire d’ici l’arrivée de la période de soudure en mai prochain, les zones chaudes du conflit pourraient voir l’émergence d’une famine catastrophique, équivalent à la phase 5 du cadre intégré de la classification de la sécurité alimentaire (IPC)».

L’IPC est une initiative multipartite, initialement développée en 2004 pour la Somalie, afin d’ améliorer l’analyse et la prise de décision en matière de sécurité alimentaire et de nutrition.

Près de 18 millions de personnes au Soudan souffrent d’une faim aiguë (IPC3+), plus que doublée en un an", atteignant "18 millions" de personnes, alerte le PAM. Ce chiffre, qui a doublé en un an, est également supérieur à la projection initiale de 15 millions faite lors de la précédente évaluation en août. 

Actuellement, près de 5 millions de personnes se trouvent en situation d’insécurité alimentaire d’urgence (IPC4), selon le PAM. 

« Nous appelons de toute urgence toutes les parties au conflit à une pause humanitaire et à un accès sans entrave pour éviter une catastrophe alimentaire au cours de la prochaine période de soudure », a déclaré Eddie Rowe, Directeur du PAM pour le Soudan, ajoutant qu’il y a « beaucoup trop de personnes coincées dans des zones de combats actifs et que nous ne pouvons atteindre que sporadiquement, voire pas du tout », selon le même communiqué. 

 L'Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) avait annoncé, dimanche que le commandant de l'armée, Abdel Fattah al-Burhan, et le commandant des forces de soutien rapide, Muhammad Hamdan Dagalo, avaient accepté de se rencontrer pour la première fois depuis le début des combats, et une proposition de cessez-le-feu inconditionnel.

Le ministère des Affaires étrangères soudanais, qui soutient la position de l'armée régulière, a confirmé dimanche qu'il rejetait le communiqué de L’IGAD. 

Ces huit mois de guerre ont fait 12.000 morts d'après l'ONU, un chiffre sûrement très sous-estimé tant des zones entières du pays est coupé du monde. En l'absence de récoltes satisfaisantes ainsi que des déplacements de population dus au conflit, où sept millions de déplacés sont recensés par l'ONU, la faim menace d'emporter des pans entiers du pays.

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