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La violence et non le dialogue

Lundi, 28 octobre 2013

Alors que j’apprenais à Londres la nouvelle de l’agression dont a été victime l’éminent écrivain égyp­tien, le Dr Alaa El-Aswany, lors du colloque organisé à l’Institut du Monde Arabe (IMA) de Paris, une autre infor­mation tout aussi barbare m’est parve­nue. A Londres, de la même manière, a été agressé l’activiste politique Mohamad Al-Nabawi, du mouvement Tamarrod (rébellion) et membre de la délégation de la diplomatie populaire présente à ce moment-là dans la capi­tale britannique.

La confrérie des Frères musulmans a perturbé la rencontre intellectuelle organisée par l’IMA en l’honneur du grand homme de lettres en scandant et en brandissant le logo de Rabea Al-Adawiya, qui nous rappelle la croix gammée nazie qui reposait elle aussi sur 4 doigts d’une main. Ainsi le col­loque, dont le public était à majorité français, intéressé par la littérature arabe et amateur des oeuvres de Alaa El-Aswany, qui rencontre un énorme succès en France, n’a pu s’achever. A Londres, la rencontre de Mohamad Al-Nabawi avec des étudiants visait, de son côté, à clarifier l’image des événe­ments en Egypte en raison de l’incom­pétence des médias britanniques ali­gnés aux Frères musulmans.

Le même scénario s’est produit dans les deux capitales. Le public, dans la capitale britannique, s’est révolté à la suite d’un signe que leur a fait une chercheuse égyptienne membre de la confrérie et ayant des liens de parenté avec Aymane Al-Zawahri, dirigeant d’Al-Qaëda. Ils se sont alors mis à scander à haute voix contre la révolu­tion du 30 juin et ont brandi le signe de Rabea, ce qui a mis fin à la rencontre.

La grogne a gagné les étudiants égyptiens en raison de ce comporte­ment et quelques-uns d’entre eux m’ont présenté leurs excuses. Ils m’ont dit qu’ils n’étaient pas responsables de ce chaos produit par l’organisation des Frères, qui regroupe différentes natio­nalités, autres que les Egyptiens. Le lendemain, les étudiants, sur invitation de Nabawi, se sont réunis dans la « Maison égyptienne ». Ce fut une rencontre exclusivement égyptienne et qui a duré de longues heures. Lors d’une rencontre avec un groupe d’amis journalistes au club de la presse britan­nique, l’un d’entre eux m’a, par ailleurs, dit : « Je suis étonné par ceux qui nous parlent des droits de l’homme et qui confisquent en même temps le droit naturel des autres à s’expri­mer ». Un autre a dit que « la manière par laquelle a été dérangé ce colloque veut dire que c’est une poignée de fascistes qui veulent cacher la réali­té ». J’ai alors rétorqué que l’organisa­tion des Frères emprunte le principe inaliénable de l’obéissance aveugle. Raison pour laquelle, ils ne connais­sent pas le dialogue et préfèrent avoir recours à la violence que ce soit dans les manifestations, les colloques ou les rencontres intellectuelles. Les voilà, ceux avec lesquels vous voulez enta­mer un dialogue !

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