Alors que j’apprenais à Londres la nouvelle de l’agression dont a été victime l’éminent écrivain égyptien, le Dr Alaa El-Aswany, lors du colloque organisé à l’Institut du Monde Arabe (IMA) de Paris, une autre information tout aussi barbare m’est parvenue. A Londres, de la même manière, a été agressé l’activiste politique Mohamad Al-Nabawi, du mouvement
Tamarrod (rébellion) et membre de la délégation de la diplomatie populaire présente à ce moment-là dans la capitale britannique.
La confrérie des Frères musulmans a perturbé la rencontre intellectuelle organisée par l’IMA en l’honneur du grand homme de lettres en scandant et en brandissant le logo de Rabea Al-Adawiya, qui nous rappelle la croix gammée nazie qui reposait elle aussi sur 4 doigts d’une main. Ainsi le colloque, dont le public était à majorité français, intéressé par la littérature arabe et amateur des oeuvres de Alaa El-Aswany, qui rencontre un énorme succès en France, n’a pu s’achever. A Londres, la rencontre de Mohamad Al-Nabawi avec des étudiants visait, de son côté, à clarifier l’image des événements en Egypte en raison de l’incompétence des médias britanniques alignés aux Frères musulmans.
Le même scénario s’est produit dans les deux capitales. Le public, dans la capitale britannique, s’est révolté à la suite d’un signe que leur a fait une chercheuse égyptienne membre de la confrérie et ayant des liens de parenté avec Aymane Al-Zawahri, dirigeant d’Al-Qaëda. Ils se sont alors mis à scander à haute voix contre la révolution du 30 juin et ont brandi le signe de Rabea, ce qui a mis fin à la rencontre.
La grogne a gagné les étudiants égyptiens en raison de ce comportement et quelques-uns d’entre eux m’ont présenté leurs excuses. Ils m’ont dit qu’ils n’étaient pas responsables de ce chaos produit par l’organisation des Frères, qui regroupe différentes nationalités, autres que les Egyptiens. Le lendemain, les étudiants, sur invitation de Nabawi, se sont réunis dans la « Maison égyptienne ». Ce fut une rencontre exclusivement égyptienne et qui a duré de longues heures. Lors d’une rencontre avec un groupe d’amis journalistes au club de la presse britannique, l’un d’entre eux m’a, par ailleurs, dit : « Je suis étonné par ceux qui nous parlent des droits de l’homme et qui confisquent en même temps le droit naturel des autres à s’exprimer ». Un autre a dit que « la manière par laquelle a été dérangé ce colloque veut dire que c’est une poignée de fascistes qui veulent cacher la réalité ». J’ai alors rétorqué que l’organisation des Frères emprunte le principe inaliénable de l’obéissance aveugle. Raison pour laquelle, ils ne connaissent pas le dialogue et préfèrent avoir recours à la violence que ce soit dans les manifestations, les colloques ou les rencontres intellectuelles. Les voilà, ceux avec lesquels vous voulez entamer un dialogue !
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