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Au secours de Gaza

Chaïmaa Abdel-Hamid, Mercredi, 01 novembre 2023

L’Egypte poursuit ses efforts pour tenter de parvenir à une trêve humanitaire à Gaza et assurer l’acheminement des aides vers l’enclave palestinienne.

Au secours de Gaza
L’Egypte tente d’assurer un acheminement ininterrompu des convois d’aides vers Gaza.

 L’Egypte poursuit ses efforts inlassables, aux niveaux régional et international, pour tenter de parvenir à un cessez-le-feu à Gaza en guerre depuis le 7 octobre. C’est dans ce cadre que le président Abdel-Fattah Al-Sissi a réitéré la nécessité de trouver une issue à la crise et de mettre fin aux bombardements israéliens dans l’enclave palestinienne. Le 29 octobre, le président Sissi a eu un entretien téléphonique avec le président américain, Joe Biden, sur l’escalade à Gaza. Les deux présidents ont souligné l’importance d’empêcher l’expansion du conflit dans la région. « Le président Sissi a souligné que l’Egypte ne permettra jamais le déplacement des Palestiniens de la bande de Gaza vers le territoire égyptien », dévoile un communiqué publié par le porte-parole de la présidence de la République, Ahmed Fahmy. Le président Sissi a également exprimé le rejet ferme de l’Egypte des politiques qui consistent à punir collectivement les Palestiniens ou à les pousser à quitter leurs terres. Joe Biden a, lui aussi, souligné le rejet par les Etats-Unis du déplacement des Palestiniens hors de leur patrie, exprimant son appréciation du rôle positif de l’Egypte dans cette crise.

Le président s’est également entretenu avec le secrétaire général de l’Onu, Antonio Guterres. Les deux responsables ont souligné l’importance d’appliquer la résolution de l’Assemblée générale des Nations-Unies, adoptée le 27 octobre, qui stipule la mise en place d’une trêve humanitaire immédiate pour préserver la vie des civils et permettre l’entrée des aides humanitaires dans la bande de Gaza immédiatement et de manière adéquate.

En trois semaines, les frappes israéliennes ont tué plus de 8 000 Palestiniens et en ont blessé plus de 20 000. Les bombardements israéliens ont détérioré les conditions humanitaires et sanitaires à Gaza, mettant hors service bon nombre d’hôpitaux, alors que le nombre de blessés quotidiens a augmenté de manière spectaculaire.

Assurer le secours des Palestiniens

Le politologue Hassan Salama, professeur de sciences politiques à l’Université du Caire, explique que l’Egypte est présente sur plusieurs fronts. Sur le plan diplomatique, Le Caire refuse le déplacement des Palestiniens hors de leur terre et tente de mettre en place un cessez-le-feu entre les deux parties et d’assurer la sécurité du peuple palestinien et l’acheminement ininterrompu de l’aide humanitaire vers la bande de Gaza. « La mission de l’Egypte est très compliquée avec l’invasion terrestre qui est en cours et qui est accompagnée de bombardements intensifs. L’Egypte tente de concentrer ses efforts sur la mise en oeuvre de la résolution de l’Onu qui n’a pas été respectée par les forces de l’occupation. Aujourd’hui, un grand nombre de pays soutiennent l’appel au cessez-le-feu et l’Egypte tente de mettre à profit ces appels pour au moins assurer une trêve humanitaire », explique-t-il.

Tarek Fahmy, professeur de sciences politiques à l’Université du Caire, explique que l’Egypte cherche à mettre en place un cessez-le-feu en échange d’une libération des prisonniers. « L’Egypte a joué un rôle très important dans la libération de deux détenus à Gaza. Elle essaye actuellement de poursuivre ce rôle et tente de mettre en place un cessez-le-feu moyennant la libération de détenus. Plus important encore, l’Egypte tente de garantir un passage immédiat et continu des aides alimentaires et médicales devenues vitales pour les habitants de Gaza ».

Dans un communiqué publié le 29 octobre, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères a assuré que « l’Egypte n’a pas épargné et n’épargnera aucun effort pour accélérer l’entrée de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza » et que « les agissements israéliens entravent l’entrée de cette aide ». En effet, le processus d’acheminement de l’aide vers la bande de Gaza se heurte à des problèmes logistiques imposés par la partie israélienne qui exige que les camions soient fouillés au terminal israélien de Nitsana, avant de se diriger vers le terminal de Rafah, pour entrer dans la bande de Gaza. Ce trajet de 100 km retarde considérablement l’arrivée de l’aide.

La semaine dernière, l’Egypte a réussi à acheminer plus de 80 camions chargés d’aide humanitaire internationale et locale via le poste-frontière de Rafah vers Gaza, sous blocus israélien complet. Cependant, l’aide apportée à la bande de Gaza est inférieure à ce dont les 2,3 millions d’habitants du territoire ont besoin pour survivre. Au moins 100 camions seraient nécessaires par jour pour répondre aux besoins des habitants de Gaza, selon les estimations de l’Onu.

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