C’est une activité politique intense qu’a connue Le Caire cette semaine. La nécessité de fournir un accès urgent et sûr à l’aide humanitaire aux Palestiniens et, plus largement, parvenir à un arrêt des hostilités et à une solution durable étaient au coeur des efforts diplomatiques du Caire qui poursuit ses contacts intensifs avec les acteurs régionaux et internationaux depuis le déclenchement de l’offensive israélienne sur Gaza.
Le président Abdel-Fattah Al-Sissi s’est entretenu, lundi 16 octobre, avec son homologue américain, Joe Biden. Les deux hommes ont souligné, selon le porte-parole de la présidence, « la nécessité de contenir la crise et d’éviter un élargissement du conflit ». Le président Sissi s’est également entretenu avec son homologue russe, Vladimir Poutine. Selon la présidence, ont été passées en revue les actions diplomatiques menées pour contenir le conflit et en empêcher l’élargissement, ce qui est à même de menacer la sécurité et la stabilité de la région. Sissi a également reçu le même jour la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, et la veille, le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, dans le cadre de sa tournée dans la région, pour discuter de l’évolution des événements actuels dans la bande de Gaza. Au cours de la réunion, le président Sissi a envoyé un message important au monde que l’offensive israélienne avait dépassé les limites du droit à l’autodéfense à la punition collective de la bande de Gaza, où vivent 2,3 millions de Palestiniens, en soulignant qu’au cours des cinq cycles de conflit entre Israël et la bande de Gaza, 12 500 civils palestiniens ont été tués, dont 2 500 enfants, et 100 000 blessés, contre 2 700 morts israéliens, dont 150 enfants, et 12 000 blessés. Le président Sissi a insisté sur le fait que la crise actuelle peut avoir de graves répercussions sur la région, que l’Egypte oeuvrait à une désescalade afin de contenir la situation et éviter que d’autres parties n’entrent dans le conflit. De son côté, Blinken a dit : « OEuvrons ensemble afin d’éviter que la crise actuelle ne connaisse une plus grande escalade ».
La veille, le président Abdel-Fattah Al-Sissi a reçu Hakan Fidan, ministre turc des Affaires étrangères, en présence de M. Sameh Choukri, ministre des Affaires étrangères, et du chef des renseignements généraux. Les deux parties ont discuté de l’escalade militaire accélérée dans la bande de Gaza et ont exprimé leur profonde préoccupation face à la détérioration des conditions humanitaires dans la bande de Gaza, tout en soulignant la nécessité de fournir un accès sûr et urgent aux aides humanitaires à la population de la bande et de ne pas l’exposer à des politiques de sanctions collectives telles que le siège, la famine ou le déplacement. Le chef de la diplomatie turque a déclaré, lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue égyptien, Sameh Choukri : « Nous n’approuvons pas la politique consistant à déplacer les Palestiniens de Gaza et à les expulser vers l’Egypte. Nous nous y opposerons jusqu’au bout et nous soutenons l’Egypte dans cette démarche ».
Dans le cadre des concertations continues concernant l’évolution de l’escalade militaire dans la bande de Gaza, le président Sissi a également reçu cette semaine des appels téléphoniques, notamment du président français, Emmanuel Macron, et du président brésilien, Lula da Silva, dont le pays préside actuellement le Conseil de sécurité de l’Onu. Selon le porte-parole officiel, le président Sissi a souligné « l’importance de renforcer la coordination des efforts internationaux et régionaux pour mettre fin à l’escalade et assurer l’arrivée des aides humanitaires aux civils siégés ».
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