Trois nouveaux sites sont actuellement accessibles aux plongeurs de Magawich, à Hurghada. Il s’agit de Chéab Al-Saqqala, Orouq Al-Tawil et Erq Gamie, où se trouve un nouveau musée militaire englouti renfermant 15 anciens véhicules de l’armée égyptienne. « C’est le 1er musée en son genre dans tout le continent africain. Il attirera les amateurs de plongée non seulement pour découvrir la vie sous-marine de la mer Rouge, mais aussi pour visiter ce premier musée militaire tout en admirant les coraux de cette ville balnéaire distinguée », déclare Mohamad Al-Bandari, secrétaire général du gouvernorat côtier, lors du lancement de la première plongée en présence d’un grand nombre de plongeurs étrangers et égyptiens.
« Afin de sauver la vie corallienne d’Hurghada, l’idée de créer de nouveaux sites de plongée a surgi il y a près de 7 ans. Ainsi, les forces armées ont proposé de faire couler dans ces endroits 15 anciens véhicules militaires autour desquels vont naître avec le temps de nouveaux récifs coralliens pour que le musée englouti soit une nouvelle attraction touristique », indique Yasmine Fouad, ministre de l’Environnement, lors des cérémonies d’ouverture de ce projet ambitieux.
Le musée abrite des véhicules qui remontent aux années 1960 et 1970, des chars, des voitures militaires et d’infanterie. Selon la ministre, ces nouveaux sites contribuent à soulager la pression sur les anciens endroits de plongée et à préserver les trésors naturels de la région. « Cette épave artificielle aidera à créer un environnement propice à la croissance des coraux et des êtres aquatiques », assure Fouad. Le projet du musée est une initiative des ministères de la Défense et de l’Environnement, ainsi que du gouvernorat de la mer Rouge et de l’Association pour la protection et la conservation de l’environnement d’Hurghada (HEPCA).

Les responsables du musée sous-marin assurent que la préservation de la vie marine est indispensable. C’est pour cela que les véhicules militaires ont été dépourvus de tous éléments nocifs qui peuvent affecter les eaux et les récifs coralliens. Les véhicules choisis sont restés inutilisés pendant des décennies et toutes les pièces qui pourraient être nocives ont été retirées avant de les placer sous les eaux.
Malgré l’absence du ministère du Tourisme et des Antiquités de la création de ce projet, le secteur du tourisme est le plus bénéficiaire. « Ce musée va stimuler le tourisme dans la région. Beaucoup de plongeurs aimeraient essayer une nouvelle expérience de plongée pour découvrir ces véhicules submergés », indique Mohamad Abdallah, guide de plongée à Hurghada, ajoutant que plusieurs agences ont réduit leurs activités de plongée dans les anciens sites pour préserver les récifs coralliens. Avis partagé par Islam Sélim, chef du département des antiquités englouties auprès du Conseil Suprême des Antiquités (CSA), qui souligne l’importance d’exploiter tous les trésors des sites balnéaires sur le plan touristique et économique. « Le fait d’exposer les trésors engloutis au public est une idée toujours vivante. On a de nombreux sites à la mer Rouge et aussi en Méditerranée que l’on cherche à exploiter pour exposer au public les pièces découvertes sur place en faisant des trajets sous-marins. De même, l’idée d’exposer des véhicules militaires engloutis attirera beaucoup de touristes », explique Sélim, notant le succès de la plongée du cargo britannique « SS Thistlegorm », fabriqué en 1940, qui a été bombardé par l’armée allemande le 6 octobre 1941 près de Ras Mohamad, à la pointe sud du Sinaï, en mer Rouge. « Les nouveaux sites alternatifs de plongée seront une expérience formidable pour les plongeurs », conclut le guide des plongeurs.
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