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Développement du Sinaï : La seconde victoire

Chaïmaa Abdel-Hamid , Jeudi, 05 octobre 2023

Suite à la victoire du 6 Octobre et la récupération de l’intégralité du Sinaï en 1982, l’Etat a fait face à un nouveau défi qu’est la renaissance de la péninsule. La lutte contre le terrorisme et la reconstruction du Sinaï sont les deux principaux axes du processus de développement.

Développement du Sinaï : La seconde victoire

25 avril 1982. Une date qui est venue couronner la victoire du 6 Octobre 1973, avec le départ d’Israël de la dernière zone occupée du territoire égyptien. Le drapeau de l’Egypte est levé sur la péninsule du Sinaï dans sa totalité. La dernière scène d’une longue série de conflits égypto-israéliens qui se termine par la restauration complète des terres égyptiennes après une victoire politique et militaire.

La libération du Sinaï a connu trois étapes, la première étant le résultat direct de la guerre d’Octobre 1973, et les deuxième et troisième étapes dans le cadre du Traité de paix de 1979. La première phase, au cours de laquelle 8 000 km ont été libérés, comprenait la récupération des détroits stratégiques et des riches gisements de pétrole. La deuxième phase concerne la libération de 32 000 km, soit les deux tiers du Sinaï libérés. Et enfin, la troisième phase au cours de laquelle Israël a achevé son retrait jusqu’à la frontière est de l’Egypte et a libéré 21 000 km. Le 25 avril 1982, tout le territoire du Sinaï a été libéré, à l’exception d’un kilomètre carré, représenté par Taba. L’Egypte a mené une bataille diplomatique longue et épuisante pendant 6 ans qui s’est terminée par une décision d’arbitrage international en faveur de l’Egypte concernant sa souveraineté sur la terre de Taba, sur laquelle le drapeau a été hissé en mars 1989.

Comme l’explique l’expert militaire le général Nasr Salem, conseiller à l’Académie militaire de Nasser, le Sinaï a toujours été au centre des convoitises. « Au cours des décennies qui ont suivi la libération du territoire, le Sinaï a souffert de négligence en termes de développement. Après les événements dont l’Egypte a témoigné en 2011, l’Etat a pris conscience de la nécessité de relever les défis du Sinaï en raison de l’importance stratégique que représente cette région ». Et d’ajouter : « L’un des plus grands problèmes dont l’Egypte a pris conscience, c’est le vide démographique. Cet état expose la péninsule aux convoitises étrangères, notamment d’Israël, qui rêve de s’emparer de cette zone comme territoire alternatif pour les Palestiniens. Les mêmes ambitions ont été formulées par les groupes et mouvements terroristes et radicaux qui ont tenté, après 2011, de mettre la main sur la péninsule et y déclarer leur Etat islamique. Ce qui a failli se produire avec l’arrivée au pouvoir du président déchu Mohamad Morsi ».

Deux approches parallèles

Cette approche a poussé l’Etat à déployer d’énormes efforts sur deux axes parallèles : la lutte antiterroriste et la purification de la péninsule d’une part, et le développement et la reconstruction du Sinaï dans tous les secteurs de l’autre. Ainsi, selon les experts, le territoire du Sinaï, qui a témoigné d’une guerre contre Israël en 1973, a mené depuis 2014 une seconde guerre acharnée qui ne manque pas d’importance contre le terrorisme. Ainsi, l’opération militaire globale « Sinaï 2018 » a réussi en quelques années à éradiquer le terrorisme et à assécher ses sources de financements.

Cette lutte antiterroriste n’a pas entravé l’objectif fondamental de l’Etat qui consiste à reconstruire le Sinaï. En parallèle, l’Etat a adopté, depuis 2014, une stratégie de développement qui a atteint un montant total de 610 milliards de L.E. Avec des projets consacrés à la reconstruction de diverses régions du Sinaï, la construction de nouvelles villes et de centres de population bédouins, en plus du développement des infrastructures, du réseau routier et de la construction d’hôpitaux, d’instituts, d’écoles et d’universités, de projets hydrauliques, de l’assainissement, de l’électricité et d’autres. Le président Abdel-Fattah Al-Sissi vient, en outre, d’annoncer qu’un plan supplémentaire axé sur les régions du nord et du centre du Sinaï sera bientôt mis en oeuvre avec des investissements dépassant les 300 milliards de L.E.

Le politologue Hassan Salama reconnaît, quant à lui, que jamais le Sinaï n’a témoigné de cette transformation radicale en termes de développement comme il a été fait durant les quelques dernières années. Il souligne que le développement du Sinaï dans tous les secteurs, le réaménagement radical de son infrastructure et la création de nouveaux projets dans divers domaines sont tous des facteurs très importants contribuant à promouvoir les investissements égyptiens ou étrangers et promettant en quelques années à venir d’un essor sans précédent dans cette région.

Ainsi, tous ces projets ont réussi en quelques années à briser le mur de l’isolement qui a pour de longues années séparé le Sinaï et à mettre fin à la négligence de cette zone stratégique très importante. Aujourd’hui, le Sinaï, la ville de la paix, est la cible de visites touristiques, de conférences internationales, de rencontres politiques, et surtout cette ville est devenue l’une des zones d’investissement les plus importantes en Egypte.

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