Ce n’est que quelques jours après les propos du prince saoudien héritier d’Arabie saoudite, Mohamad bin Salman, sur un possible accord de paix avec Israël que le premier ministre israélien s’en est félicité à la tribune de l’Assemblée générale de l’Onu. « Nous sommes proches d’une avancée encore plus spectaculaire, une paix historique entre Israël et l’Arabie saoudite », a annoncé Benyamin Netanyahu, vendredi 22 septembre, rappelant la normalisation en 2020 des relations avec trois pays arabes, qu’il a qualifiée d’« aube d’une nouvelle ère ».
Quelques jours auparavant, le prince héritier, Mohamad bin Salman, avait assuré dans une interview donnée à la télévision américaine Fox News, le 20 septembre, que les deux pays se « rapprochaient tous les jours » d’une normalisation de leurs relations. « Pour nous, la question palestinienne est très importante. Nous devons la résoudre », a-t-il dit, ajoutant espérer que les discussions en cours « aboutiront à un résultat qui facilitera la vie des Palestiniens et qui permettra à Israël de jouer un rôle au Moyen-Orient ».
Netanyahu a de son côté estimé qu’« une telle paix ferait beaucoup pour mettre un terme au conflit israélo-arabe, elle encouragerait d’autres pays arabes à normaliser leurs relations avec Israël et augmenterait les possibilités d’une paix avec les Palestiniens », ajoutant que « les Palestiniens pourraient largement bénéficier d’une paix plus large ». Pour sa part, le président palestinien, Mahmoud Abbas, avait prévenu, jeudi 21, à la même tribune qu’il n’y aurait pas de paix aux Proche et Moyen-Orient sans la prise en compte des « droits légitimes » de son peuple, c’est-à-dire la mise en oeuvre d’une solution à deux Etats.
Pour les Etats-Unis, le fait de réussir un rapprochement entre l’Arabie saoudite et Israël aurait un « effet puissant sur la stabilisation de la région, sur l’intégration de la région, sur le fait de rassembler les peuples ». C’est ce qu’a déclaré, mercredi 20 septembre, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, dans une interview avec la chaîne ABC.
Des conditions
Or, l’Arabie saoudite a posé une série de conditions à cette normalisation, comme l’aide des Etats-Unis pour le développement d’un programme nucléaire civil et la résolution de la question palestinienne. De plus, cette possible normalisation pourrait impliquer des garanties de sécurité de la part des Etats-Unis pour l’Arabie saoudite. Interrogé sur ce sujet lors de l’entretien de Fox News, Mohamad bin Salman a rappelé que les liens entre Riyad et Washington remontaient à 8 décennies et qu’un possible accord de sécurité entre les deux nations « renforcerait » leur coopération militaire et économique, sans autre détail.
Reste un dernier point, les conséquences d’une telle normalisation sur les relations entre Riyad et Téhéran, qui avaient entamé un certain rapprochement. Comme prévu, le pas n’est pas vu d’un bon oeil par l’Iran, dont le président, Ebrahim Raïssi, a averti mercredi soir à New York qu’une éventuelle normalisation entre Israël et l’Arabie saoudite constituerait une trahison de la cause palestinienne. « Nous pensons qu’une relation entre des pays de la région et le régime sioniste serait un coup de poignard dans le dos du peuple palestinien et de la résistance palestinienne », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse en marge de l’Assemblée générale des Nations-Unies.
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