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Propositions de réforme

Marwa Hussein , Jeudi, 28 septembre 2023

Les commissions chargées du volet économique au Dialogue national ont fait plusieurs recommandations, dont la nomination d’un ministre de l’Economie et l’intégration du secteur informel dans l’économie formelle.

Propositions de réforme
L’intégration du secteur informel dans l’économie formelle était largement débattue lors des séances du Dialogue national.

Le volet économique dans le Dialogue national a regroupé quatre comités différents chargés de débattre des questions concernant l’investissement privé, l’agriculture et la sécurité alimentaire, l’industrie et le tourisme. L’investissement privé s’est accaparé l’essentiel des discussions et des recommandations. Les comités ont discuté de plusieurs questions qui se sont imposées à cause des conditions économiques nationales et mondiales, comme la promotion de l’investissement privé et la création d’un environnement propice, la dette publique, la hausse de l’inflation, la participation de l’industrie dans l’économie et l’intégration des petites et moyennes entreprises dans l’économie formelle, entre autres.

La question de l’investissement a été la plus débattue et onze recommandations lui ont été consacrées. La première appelle à la nomination d’un ministre de l’Economie, un poste qui a été supprimé depuis des décennies. « C’est la première des recommandations de notre commission, parce qu’il y avait une unanimité sur ce point », raconte Samir Sabri, rapporteur du comité de l’investissement privé au Dialogue national et membre du parti Mostaqbal Watan. « Le président nous a promis que les recommandations prises à l’unanimité seraient mises en place si elles faisaient partie de ses prérogatives, ce qui s’applique à la nomination d’un ministre de l’Economie », ajoute Sabri. Il explique que l’importance d’un ministre de l’Economie tient au fait que le contexte économique mondial passe par un moment difficile, y compris pour l’Egypte. « Nous estimons que le ministre de l’Economie aura comme mission de suivre les dossiers macroéconomiques et ceux de l’investissement afin de formuler une vision sur les moyen et long termes », conclut Sabri. « L’Egypte dispose d’une loi sur l’investissement qui compte parmi les meilleures du monde. Ce qui entrave le flux d’investissement est que l’environnement des affaires n’est pas propice », estime Talaat Khalil, rapporteur de la commission de la dette publique et du déficit budgétaire au Dialogue national et vice-président du parti des Conservateurs, soulignant que le climat politique et le renforcement de la loi sont des facteurs prioritaires, car les réglementations seules ne suffisent pas.

L’autre point qui a fait l’unanimité parmi les membres de la commission de l’investissement est la transformation de l’Autorité de la richesse minérale en une autorité économique. Sabri explique que le but est d’éviter la bureaucratie, une raison qui éloigne les investisseurs de ce secteur important et lucratif. Il souligne que pour permettre l’exploitation de l’or en Egypte, une décision spéciale a été prise en 2009 et une entreprise créée à cet effet. « Il n’est pas logique de prendre des décisions séparées pour chaque métal que le pays cherche à exploiter. Il faut plutôt offrir plus d’indépendance à l’Autorité de la richesse minérale tout en gardant son budget et ses revenus dans le budget de l’Etat, à l’instar de 51 autres Autorités économiques », propose-t-il.

Autres questions délicates qui ont été débattues lors du dialogue sont la dette publique et l’inflation. « Nous avons discuté de l’importance d’imposer un plafond à ne pas dépasser par la dette publique, d’arrêter tout emprunt non indispensable pour le moment, d’imposer des restrictions sur l’emprunt », résume Khalil. Les recommandations finales concernant la question de la dette n’ont pas encore été publiées, les discussions autour de ce sujet important vont se poursuivre lors de la deuxième phase du Dialogue national.

. « Le gouvernement vise à ramener la dette brute à 80 % du PIB au cours des quatre prochaines années », avait indiqué le ministre des Finances. La hausse de l’inflation est un autre problème qui s’impose à l’Egypte et à un grand nombre de pays dans le monde. La flambée des prix en Egypte a été alimentée par l’inflation mondiale, provoquée par la guerre en Ukraine, ainsi que par d’autres facteurs locaux comme la baisse du taux de change de la livre face au dollar et la pénurie de ce dernier. Selon les dernières statistiques, l’inflation globale annuelle a atteint un nouveau record de 39,7 % en août, dépassant celui de 38,2 % enregistré en juillet. Mohamed Soliman, rapporteur de la commission de l’inflation au sein du Dialogue national, a déclaré à l’Hebdo que les recommandations préliminaires ont été portées au conseil du Dialogue qui est en train de les étudier.

Finalement, l’une des questions les plus débattues et médiatisées du Dialogue était l’intégration du secteur informel dans l’économie formelle. « Une loi sur les petites, moyennes et micro entreprises, qui représentent 70 % du secteur informel en Egypte, a été promulguée en 2020. Cette loi a offert beaucoup d’avantages aux PME, y compris la fixation d’un impôt pour 3 ans loin des procédures bureaucratiques. Mais il faut appliquer cette loi », explique Sabri. Il souligne qu’il faut d’abord faire la promotion de la loi et expliquer aux responsables des PME quels sont les bénéfices de la loi. « En outre, il faut qu’une seule entité soit en charge de l’application de la loi, que ce soit le ministère du Commerce et de l’Industrie ou l’Organisme des petites et moyennes entreprises », ainsi résume-t-il les recommandations sur cette question.

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