Le développement de la ville d’Al-Alamein s’inscrit dans un vaste projet de développement de la Côte Nord-Ouest qui s’étend d’Al- Alamein à Salloum sur une distance de près de 500 km. Objectif : assurer une utilisation optimale des terrains, attirer les investissements locaux et internationaux et générer des emplois. C’est le troisième d’une série de projets de développement urbain à l’horizon 2052. Grâce à son importance, le développement de la Côte Nord- Ouest est devenu la locomotive du développement durable. Outre Al- Alamein, nouvelle ville intelligente de la quatrième génération, la ville de Ras Al-Hikma témoigne actuellement, après avoir été déminée, de la construction de nouveaux villages bédouins placés au service de la communauté locale. Connue pour ses eaux cristallines et ses superbes plages, Ras Al- Hikma constitue avec Al-Alamein la pierre angulaire du projet de développement de la Côte Nord- Ouest.
Croissance économique et agriculture
« L’un des objectifs stratégiques du développement de la Côte Nord- Ouest est d’intégrer cette zone au sein de l’économie nationale et d’augmenter sa contribution au PIB de 5 à 7 % », affirme la stratégie de l’Etat sur le développement de cette zone. D’après les estimations, les projets déjà lancés devraient attirer quelque 5 millions de citoyens et créer plus de 1,5 million d’emplois. Le projet de développement de la Côte Nord-Ouest vise aussi à améliorer les conditions de vie des communautés locales afin d’amener l’indice de développement humain à 77 % et même plus. La première phase de ce projet consiste à augmenter la superficie des terrains cultivés. Au gouvernorat de Matrouh, une grande usine pour la production des semences agricoles a été construite, de même qu’un institut de vulgarisation agricole d’un coût de 25 millions de L.E. En plus, 1 300 serres ont été construites. Leur production, qui équivaut à celle d’un million de feddans, vise à combler le déficit entre la production et la consommation. Le projet de développement agricole vise aussi à exploiter et à bonifier les terres situées au sud du littoral d’Al-Alamein jusqu’à Salloum, dont les cultures dépendent des eaux pluviales et souterraines auxquelles s’ajoute un canal d’irrigation provenant du Nil. Il est prévu de cultiver environ 150 000 feddans dans la région d’Al- Moghra, 50 000 au sud des plaines de Qattara et 30 000 à Siwa. Cette parcelle agricole qui s’étend dans cette zone désertique s’appuie sur des ressources en eaux souterraines. Rappelons que la Côte Nord-Ouest est riche en sources d’énergie traditionnelle et renouvelable. « C’est un privilège qui donne un coup de pouce à l’industrie », souligne l’expert économique Mahmoud Anbar. En effet, l’Etat a réussi à développer la capacité du réseau électrique du gouvernorat de Matrouh. Et parallèlement, les travaux de construction du réacteur nucléaire de Dabaa, d’un coût de 28 milliards de dollars, ont commencé. Ce réacteur est supposé augmenter la production de l’énergie propre dans la région. Quant aux autres sources d’énergie nouvelle et renouvelable, elles seront utilisées comme base pour relancer le développement dans la région. En ce qui concerne l’énergie traditionnelle et fossile, la région de la Côte-Nord possède des champs pétroliers situés à la périphérie de Qattara. Des prospections pétrolières et gazières y ont lieu.
Ressources naturelles multiples
La région renferme aussi d’autres ressources qui garantissent l’établissement de plusieurs industries principales ou secondaires. Les ressources les plus importantes sont le calcaire moyen très pur, l’argile, la dolomite, le gypse et, enfin, le sable de quartz. Il y a aussi le sel de roche très pur qui a une valeur économique élevée. Bien entendu, aucun projet de développement agricole ou industriel ne peut porter ses fruits sans l’existence d’un réseau d’infrastructures routières qui permet les échanges commerciaux locaux, régionaux et internationaux. Au premier plan de ces axes se trouve l’autoroute Le Caire-Alexandrie qui est située à 220 km à l’est de Ras Al-Hikma. Un axe routier lie la ville à Al-Barqane, Al-Hammam puis Al-Alamein, Al-Dabaa et Fouka. Un deuxième axe lie Al-Bahnassa, à Minya, aux oasis maritimes de Siwa. Outre les projets agricoles et industriels, cette infrastructure sert aussi le tourisme car la Côte-Nord possède de nombreux atouts historiques et de divertissement. Le tourisme de divertissement balnéaire s’étend sur une longueur de 90 km de l’ouest d’Alexandrie à Al-Alamein et d’Al-Alamein à Ras Al-Hikma. L’oasis de Siwa constitue l’essentiel du tourisme médical et aussi le tourisme environnemental dans les réserves d’Al-Amid, Siwa et Salloum.
Safari et divertissement
La création de plusieurs clusters environnementaux fait partie intégrante du développement touristique de la région. Ces clusters sont placés notamment au service du tourisme de safari qui s’étend du désert blanc à l’oasis de Bahariya en passant par le désert occidental. A ce tourisme de divertissement s’ajoute le tourisme archéologique et culturel avec les cimetières du Commonwealth et les cimetières italiens et allemands, car cette région a été témoin des plus grandes batailles de la Seconde Guerre mondiale. Mentionnons également le Musée militaire d’Al-Alamein à Al-Alamein et le musée Rommel, sans oublier les tombes et les temples pharaoniques situés dans les profondeurs du désert à Old Shali dans l’oasis de Siwa. N’oublions pas non plus le célèbre bain de Cléopâtre dans le gouvernorat de Matrouh devenu l’arrière-plan de la célèbre chanson Habib Al-Rouh (mon amoureux) de la chanteuse Laïla Mourad dans son film classique Awdet Al-Rouh (le retour de l’âme).
Le développement de la région de la Côte Nord-Ouest vise également à absorber la croissance démographique au cours des 40 prochaines années, alors que les projets qui seront mis en oeuvre dans ce plan devraient générer 11 millions d’emplois jusqu’à l’année 2052.
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