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Logistique : L’Egypte poursuit son élan

Aliaa Al-Korachi , Samedi, 02 septembre 2023

Pierre angulaire du commerce international, la logistique gagne davantage d’importance d’autant plus que les crises mondiales se succèdent. L’Egypte multiplie les initiatives pour devenir une plaque tournante mondiale.

Logistique : L’Egypte poursuit son élan

Le secteur logistique égyptien poursuit sa mutation. Dans le cadre du plan ambitieux visant à positionner l’Egypte comme une plaque tournante mondiale pour le commerce et la logistique, les projets et les initiatives se multiplient en redessinant un nouveau réseau d’infrastructures des services logistiques routières, ferroviaires, aériennes et portuaires. Objectif : faciliter l’intégration du système logistique de l’Egypte dans la chaîne d’approvisionnement mondiale et stimuler la croissance économique. La semaine dernière, le gouvernement a dévoilé la progression des travaux de construction du « corridor logistique Arich-Taba ». Ce corridor s’étend du port maritime d’Al-Arich jusqu’au port terrestre de Taba. Il sera interconnecté via une voie ferrée qui relie Al-Ferdane, à l’Est de Port-Saïd, Bir Al-Abd, Al-Arich et Taba en traversant la zone des industries lourdes au centre du Sinaï. Ce projet comprend également la construction d’un nouveau pont métallique dans la région d’Al-Ferdane. S’étendant sur une superficie de 640 mètres, le pont Al-Ferdane comprend deux segments traversant le Canal de Suez. Ce qui contribue, selon beaucoup d’observateurs, à accélérer le processus de développement global de la péninsule du Sinaï.

Par ailleurs, au niveau régional, ce corridor est d’une grande importance logistique, puisqu’il fait une partie centrale de « la ligne de commerce arabe », ce projet qui vise à renforcer les échanges commerciaux entre l’Egypte, la Jordanie, l’Iraq et les pays du Golfe. « La logistique et le transport sont deux activités étroitement liées. Malgré la facture élevée du développement des capacités logistiques, c’est une nécessité urgente face aux crises qui ont révélé la fragilité des chaînes d’approvisionnement mondiales », explique Mohamed Shadi, économiste au Centre égyptien de la pensée et des études stratégiques (ECSS). Et d’ajouter : « La présence de services logistiques efficaces et performants contribue à renforcer la compétitivité du pays et à faciliter l’intégration dans l’économie mondiale ». Le concept même de corridor s’est progressivement élargi ces dernières années pour se transformer d’un axe d’infrastructures routières reliant des centres urbains en un réseau intégré et intermodal.

Stratégie à plusieurs volets

En effet, la création des corridors logistiques s’inscrit dans le cadre d’une stratégie globale de la planification logistique en Egypte à court et à long termes. Selon un communiqué publié la semaine dernière par le ministère du Transport, le premier axe de cette stratégie vise à créer des corridors logistiques de développement international intégré pour relier les zones de production industrielles, agricoles et minières aux ports maritimes par des moyens de transport propres, rapides et sûrs à travers des ports secs et des zones logistiques intégrées (15 ports secs et zones logistiques à l’échelle nationale). Parmi les plus importants de ces corridors, on peut citer : le corridor Al-Sokhna-Alexandrie, le corridor Le Caire-Alexandrie, le corridor Tanta-Mansoura-Damiette, le corridor Jarjoub-Salloum et, le plus récent, le corridor Al-Arich-Taba. Selon ce plan, « la liaison terrestre entre les ports maritimes, les ports secs et les zones logistiques sera réalisée à travers la construction du réseau routier national, d’une longueur totale de 7 000 km, et du réseau de train électrique express, d’une longueur de 2 250 km, dont 2 000 km sont en cours de réalisation, ainsi que le développement du réseau ferroviaire actuel, d’une longueur totale de 10 000 km ».

Le développement des ports maritimes constitue le deuxième axe de ce plan. Cet axe comprend 80 projets d’un coût total de 129 milliards de L.E. Les plus importants sont les ports de Bérénice, Safaga, Sokhna, Adabiya et Noweiba sur la mer Rouge, ainsi que les ports d’Al-Arich, Port-Saïd, Damiette, Abouqir, Alexandrie et Jarjoub sur la Méditerranée. Ce projet prévoit également la construction de nouveaux quais d’une longueur de 35 km et l’approfondissement des voies de navigation pour que les ports puissent assimiler jusqu’à 370 millions de tonnes au lieu de 185 millions par an, et plus de 22 millions de conteneurs équivalent 20 pieds (EVP) au lieu de 12 millions par an.

Créer des zones de stockage à l’intérieur des ports et simplifier les procédures de dédouanement constituent un autre volet pour encourager « le commerce de transit direct et indirect ». Selon beaucoup d’observateurs, le commerce de transit est le portail de l’Egypte pour devenir une plateforme logistique mondiale. « Les revenus du commerce de transit seraient plus grands que ceux du tourisme. L’Egypte peut en réaliser 20 milliards de dollars par an », a déclaré le ministre du Transport, Kamal Al-Wazir. Et de conclure : « L’Egypte envisage d’atteindre 40 millions de conteneurs d’ici 2030 ».

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