Le président Sissi a appelé à prendre en considération les besoins des pays africains.
Parmi 17 dirigeants africains et 49 délégations africaines, le président Abdel- Fattah Al-Sissi a pris part à la deuxième édition du Sommet Russie-Afrique qui s’est tenue à Saint-Pétersbourg les 27 et 28 juillet. Cette deuxième édition intervient à un moment très important où la région témoigne de conflits, du risque d’une sécurité alimentaire menacée et de changements géopolitiques majeurs.
Dans son allocution, le président Sissi a souligné l’importance de prendre en considération les besoins des pays en développement, en particulier les Etats africains, en ce qui concerne les graves répercussions sur leurs économies en raison des conflits et des défis en cours. Cela inclut spécifiquement « l’impact des conflits et des défis sur les secteurs de la sécurité alimentaire, les chaînes d’approvisionnement et les prix élevés de l’énergie dans ces pays », a affirmé le président. Il a également exprimé ses espoirs quant à la nécessité de parvenir à une solution consensuelle concernant l’accord sur les céréales. « Je souligne l’importance de trouver des solutions rapides pour fournir de la nourriture et des céréales à des prix qui aideraient l’Afrique à surmonter cette crise, tout en explorant des mécanismes de financement innovants pour soutenir les systèmes agricoles et alimentaires en Afrique », a-til dit.
Le président Sissi a également appelé à la nécessité de parvenir à un règlement pacifique des conflits, de maintenir la souveraineté et l’intégrité territoriale des Etats et de s’attaquer aux causes profondes des crises, en particulier celles qui concernent les déterminants de la sécurité nationale des Etats.
Egypte-Russie, un important partenariat commercial
Revenant sur l’importance de la participation de l’Egypte à ce sommet, le spécialiste des relations internationales Ayman Samir rappelle que ce Sommet russo-africain est un mécanisme pensé par l’Egypte en 2019 lors du premier Sommet tenu à Sotchi, alors qu’elle présidait l’Union africaine. Lors de cette première édition, 92 accords, contrats et protocoles de coopération d’une valeur de plus de 11 milliards de dollars avaient été signés. Ce mécanisme est aujourd’hui devenu l’un des outils importants dans l’approfondissement des relations afro-russes.
Pour Samir, cette année, la participation de l’Egypte ne manque pas d’importance : « L’Egypte participe aussi cette année en tant que pays africain et président du NEPAD. L’Etat égyptien entretient une relation historique avec la Russie, puisque les deux pays célèbrent, ce mois d’août, 80 ans de relations égypto-russes ». L’Egypte est aussi un partenaire africain très important pour la Russie, explique l’analyste. Il rappelle que l’Egypte reçoit 83 % du total des investissements russes en Afrique et est le plus grand partenaire commercial de la Russie en Afrique. Ce n’est pas tout, l’Egypte est le seul pays qui dispose d’une centrale nucléaire, à Al-Dabaa, pour produire de l’électricité construite en partenariat avec la Russie. De même, l’Egypte accueille l’un des plus grands projets russes d’investissement en Afrique, d’une valeur de 7 milliards de dollars, dans la zone industrielle russe de la zone économique du Canal de Suez.
Les deux pays maintiennent aussi une ligne maritime directe, entre les ports russes et le port égyptien de Damiette. Son objectif n’est pas seulement de relier l’Egypte à la Russie, mais aussi de relier les ports russes et les ports africains via l’Egypte, comme porte d’entrée de la Russie vers l’Afrique.
Sur la même voie, le chercheur au Centre des Etudes Politiques et Stratégiques (CEPS) d’Al-Ahram, Ahmed Sayed Ahmed, explique que « l’Egypte a présenté via ce sommet une vision de l’avenir des relations russo-africaines. L’Egypte estime que l’Afrique et la Russie peuvent coopérer dans de nouveaux domaines tels que la sécurité alimentaire. Ainsi, le président a insisté dans son discours sur le fait que le partenariat entre la Russie et l’Afrique peut atteindre un niveau minimum de sécurité alimentaire, ou au moins atténuer la crise actuelle en ce qui concerne les exportations de céréales ».
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