Pendant de longues années, l’Afrique a été largement marginalisée au sein des chaînes de valeur mondiales en y étant exclusivement intégrée comme fournisseur de matières premières et de ressources naturelles. Mais les récentes transformations sur la scène mondiale, dues à la pandémie de Covid-19 et à la guerre en Ukraine, pourraient changer cette donne. Le nouvel ordre mondial, qui est en train de se créer, réduira les dépendances à certains pays et créera des opportunités pour d’autres pays, dont les pays africains.

La politique de zéro Covid, adoptée par la Chine, a mené à une réduction de la production de ce pays. Ceci au moment où le continent africain est resté sur sa trajectoire de développement avec une croissance de son PIB en hausse de 3,9 % et son commerce de marchandises en expansion de 20,9 %, alors que le commerce mondial n’a progressé que de 12 %, selon le rapport de l’Afrixim Bank. Ainsi, les importations africaines ont augmenté de 15,5 %. Quant aux exportations, elles ont augmenté de 26,8 %. Cette dynamique intervient au moment où les salaires en Asie sont devenus moins compétitifs, un fait qui fera de l’Afrique la prochaine destination des industries mondiales. Le continent noir doit donc saisir sa chance face à l’Asie, dont la créativité déclinera en raison du vieillissement de sa population et de l’automatisation de son activité économique. Il est temps d’une transformation structurelle des économies africaines à travers l’industrialisation, ce qui permettra de varier les exportations et de ne plus les limiter aux seules matières premières. L’Afrique doit fabriquer et exporter plus de produits finis, afin de s’affranchir d’une partie des coûts qui plombent sa compétitivité internationale. L’avenir appartient certes au continent africain.