
Des séances restreintes auront lieu pour la formulation des recommandations.
Depuis son lancement le 3 mai dernier, le Dialogue national aura discuté en tout 60 dossiers, allant de la politique à l’économie, en passant par les questions sociales. En tout, une cinquantaine de séances ont été tenues. Le dialogue, premier de son genre en Egypte, a rassemblé plus de 2 000 participants représentant les forces politiques et la société civile. Des personnalités de tout bord y ont pris part. Aujourd’hui, le dialogue est à mi-chemin, et il reste encore une cinquantaine de dossiers à traiter. Le coordinateur général du Dialogue national, Diaa Rashwan, a salué le déroulement des séances, soulignant que « le conseil d’administration du Dialogue national s’attendait à voir émerger des différends, vu que les participants appartiennent à différents courants politiques, mais le conseil a été surpris de constater que toutes les sessions ont été dominées par le respect de l’autre », a affirmé Rashwan, assurant que « toutes les questions discutées ont le même degré d’importance ».
Une nouvelle phase
« Après une série de débats, il est temps à présent de formuler les recommandations », explique Talaat Abdel-Qawi, membre du conseil d’administration. Et d’ajouter : « Les comités chargés de formuler les recommandations finales nées des séances précédentes doivent se réunir cette semaine en séances restreintes. Le dialogue reprendra ensuite la semaine prochaine ». Parmi les questions déjà débattues, il y a notamment la loi électorale, la loi sur la tutelle et la création d’un haut conseil de l’enseignement. Toute personne ayant participé aux discussions sur un sujet, et ayant présenté des idées constructives, participera à ces séances, afin de se mettre d’accord sur les détails. Par exemple, la séance consacrée à la discussion du système électoral comprenait à la fois ceux qui défendent le scrutin de liste proportionnel et ceux qui sont pour le scrutin de liste absolu ou le scrutin individuel. Or, il faut parvenir à un consensus final.
Les recommandations finales formulées par les comités seront soumises au conseil d’administration pour les transférer ensuite au président de la République, afin de les approuver et les envoyer aux instances compétentes, c’est-à-dire le gouvernement ou le parlement. « Le conseil d’administration a décidé que, dorénavant, les comités se réuniront pendant une semaine pour débattre des questions fixées sur l’agenda, puis la semaine suivante, des séances restreintes seront tenues pour discuter des détails et formuler les recommandations, avant de les envoyer au conseil », explique Abdel-Qawi.
Hassan Salama, professeur de sciences politiques, estime que « les discussions qui ont eu lieu jusqu’à maintenant dans le cadre du Dialogue national constituent une expérience riche qui a prouvé l’existence d’une volonté réelle de la part des participants de trouver des solutions aux problèmes. Cependant, il faut penser à des moyens plus importants comme les canaux électroniques et virtuels permettant d’élargir l’espace de participation et de représentation populaire de façon à intégrer au Dialogue national des citoyens de tous les gouvernorats, surtout les jeunes ». « On s’attend à ce que des questions qui concernent directement les citoyens et les préoccupent soient discutées dans les prochaines séances, en particulier les questions d’ordre économique, comme la hausse exorbitante des prix et l’inflation », conclut Salama.
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