Alors que les combats se poursuivent, Bachar a annoncé qu'il serait candidat à la présidentielle de 2014 si le peuple le « voulait ».
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Genève-2 occupe le centre des discussions et des réunions de la plupart des pays occidentaux. La Russie et les Etats-Unis souhaitent convoquer à la mi-novembre cette conférence internationale de paix sur la Syrie pour trouver une solution politique au conflit. «
Nous nous sommes prononcés pour la convocation de la conférence internationale à la mi-novembre. Nous nous sommes mis d’accord sur des mesures à prendre pour que le gouvernement et l’opposition (syriens) participent à cette conférence », a déclaré lundi dernier le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, à l’issue de pourparlers avec son homologue américain John Kerry.
Début octobre, Moscou avait indiqué que Damas pourrait entamer, dans le cadre de Genève-2, des négociations de paix avec les éléments modérés de l’opposition armée. Parallèlement, l’opposition demande le retrait du président Assad comme préalable à des négociations. L’initiative d’une nouvelle conférence internationale à Genève, rassemblant notamment représentants du gouvernement syrien et de l’opposition, avait été lancée en mai par Lavrov et Kerry. Mais l’organisation de cette réunion a été repoussée à plusieurs reprises en raison de désaccord sur les objectifs et les participants, notamment entre la Russie, alliée du régime de Damas, et les Occidentaux. Genève-2 doit reprendre les grandes lignes d’un accord international sur une transition politique en Syrie, signé le 30 juin 2012 à Genève mais jamais appliqué.
Mais cette annonce coïncide avec une déclaration qui a choqué non seulement les Syriens, mais aussi la communauté internationale. Le président syrien Bachar Al-Assad a affirmé qu’il serait candidat à l’élection présidentielle de 2014 si le peuple le «». Alors que sa démission est la principale pierre d’achoppement dans les tractations diplomatiques en vue d’une solution politique au conflit qui a fait plus de 115 000 morts et a forcé 6 millions de Syriens à fuir leur foyer. « Si j’ai le sentiment que le peuple syrien veut que je sois président dans une prochaine étape, je me porterai candidat. Si la réponse est non, je ne le ferai pas », a déclaré Assad, précisant que sa réponse serait plus claire dans les 4 ou 5 mois. Son mandat actuel expire en 2014.
« Ces déclarations prouvent qu’Assad s’accroche bec et ongles au pouvoir. Mais il veut aussi et surtout insister, devant la communauté internationale, sur le fait qu’il ne va pas quitter le pouvoir avant la fin de son mandat », explique Dr Moataz Salama, analyste au Centre des Etudes Politiques et Stratégiques (CEPS) d’Al-Ahram au Caire. Selon cet analyste, « il s’agit là d’une nouvelle tactique de la part de Bachar Al-Assad : exclure tout départ à l’heure actuelle, négocier une sortie par le biais des élections, et surtout pousser la communauté internationale à chercher à sécuriser et à assurer son départ au lieu de le juger ».
Cet avis est partagé par plusieurs analystes qui estiment que les deux grandes puissances se sont mises d’accord sur la tenue de la conférence Genève-2 en novembre malgré d’autres déclarations lancées par Assad cette semaine, où il a admis avoir commis des erreurs dans la gestion du début du soulèvement contre son régime en mars 2011. A cette époque, le régime avait brutalement réprimé la contestation populaire qui avait gagné la Syrie.
L’opposition divisée et intransigeante
En première réaction, le commandement de l’Armée Syrienne Libre (ASL) a appelé à l’unité après le rejet par 13 importants groupes rebelles de l’autorité de la Coalition nationale de l’opposition. Le Conseil militaire de l’ASL a indiqué dans un communiqué avoir décidé de lancer un appel pour resserrer les rangs, renoncer aux divisions, et rejeter toutes formes de dissensions provoquées par les tentatives pour séparer l’aile politique de l’aile militaire.
Pour de nombreux opposants, la Coalition est déconnectée des souffrances de la population et ne soutient pas suffisamment les rebelles. Le Conseil militaire a souligné la nécessité de respecter les institutions de la révolution syrienne, et en premier lieu, la Coalition syrienne. La décision des 13 brigades est vue par certains comme une réponse à la pression extérieure croissante qui pèse sur la Coalition pour qu’elle participe à des négociations avec le régime syrien. Le Conseil militaire a affirmé dans son communiqué qu’il continuerait à rejeter le dialogue avec le régime terroriste en Syrie. « Le minimum acceptable » serait des négociations avec des Etats arabes et musulmans qui adhèrent aux conditions de la Coalition. «départ d’Assad, le transfert du pouvoir et le jugement de ceux ayant commis des crimes de guerre envers le peuple syrien », explique le communiqué. Ce qui n’augure pas d’un règlement prochain.
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