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Les marginalisés dans la Constitution

Samir Morcos , Mardi, 08 octobre 2013

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(Photo : Khaled Machaal)

Les marginalisés et les oubliés doivent être mentionnés dans la Constitution. Et ce, dans le contexte d’une économie souffrante et d’un climat qui n’est pas encore conscient des besoins précis de ses catégories sociales. En effet, leurs besoins ont toujours été reportés ou provisoirement réglés par des actes de charité et l’action de bénévoles. La Constitution doit stipuler l’obligation de l’Etat et de la société à répondre aux réclamations de ces catégories oubliées. Et surtout combler les fissures qui peuvent résulter de la formulation de textes qui manquent de précision et qui peuvent être interprétés de différentes manières. De plus, les oubliés doivent être traités principalement dans le cadre d’une vision complémentaire de systèmes et de procédures garantissant leurs besoins et leur présence sur l’agenda de la nation.

Le terme « marginalisés » est utilisé pour décrire une catégorie de personnes qui forment une couche à la base de la pyramide de la structure sociale. Ceux-ci vivent dans des conditions critiques et souffrent de tous les fléaux en plus du chômage continu. Ils n’ont pas d’habitat permanent et les régions dans lesquelles ils vivent sont privées de tous les services. Les marginalisés vivent dans des zones qui forment une ceinture autour des grandes villes, et prêtes à exploser à n’importe quel moment. Ils forment un bloc démographique qui dépasse le tiers des habitants de l’Egypte.

Quant au terme « oubliés », il désigne des catégories dont les besoins ont été négligés à tel point que leurs problèmes se sont aggravés et leur nombre a augmenté. Au niveau quantitatif, les oubliés forment une grande partie de la population. Ceux-ci peuvent être classés en deux catégories. Les oubliés aux besoins reportés et les oubliés aux besoins négligés. Pour la première catégorie, il existe une reconnaissance de ses besoins, mais les solutions sont retardées comme le cas des personnes âgées, des handicapés et des retraités. Et pour ce qui est de la deuxième catégorie, leurs problèmes ont été négligés au point de devenir des bombes à retardement prêtes, elles aussi, à exploser à tout moment. Les oubliés de cette catégorie sont les enfants des rues, les enfants qui travaillent dans différents domaines, et aussi les femmes pauvres et qui soutiennent leurs familles, en particulier dans les zones rurales et sauvages. Ainsi des phénomènes catastrophiques ont résulté de la présence de ces catégories tels que l’esclavage, le servage et le trafic des êtres humains.

Dans une société où les marginalisés et les oubliés sont par millions, il faut affronter les racines même des raisons qui ont mené à la formation de ces couches. L’affrontement du problème doit commencer à partir d’un engagement constitutionnel de régler leurs problèmes. Il n’est pas suffisant de rédiger des articles constitutionnels généraux ; il faut qu’il y ait une vision constitutionnelle globale. Une vision qui commence à partir de la conception générale de développement de l’Etat, ses plans et ses politiques de façon à réaliser la prospérité et la justice. Il est inacceptable que ceux-ci comptent sur des donations et des projets de charité. Il faut qu’il y ait une complémentarité entre le plan de l’Etat et la société civile à travers des systèmes et des procédures déterminés.

Il est temps d’accorder un intérêt primordial aux marginalisés et aux oubliés. Et pour régler leurs problèmes, il faut commencer par les mentionner dans la Constitution.

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