L’Egypte a réalisé un excédent de sa balance commerciale pétrolière. (Photos : Reuters)
Le cours du Brent, qui sert de référence pour le marché pétrolier européen, est à 25% moins que son plus haut niveau en février 2022, quand la guerre en Ukraine a éclaté. Cependant, le prix, qui était de 83 dollars/baril le 17 février, reste le plus haut en 5 ans. Le marché a absorbé en décembre 2022 le choc de l’Union Européenne (UE) qui a imposé un prix maximum au pétrole russe de 60 dollars le baril. Cet embargo de l’UE sur le pétrole russe acheminé par voie maritime devrait supprimer les deux tiers de ses achats de brut russe.
La Russie, le deuxième plus grand exportateur pétrolier au monde, a réussi à maintenir sa production inchangée, voire légèrement plus haute en 2022. Et ce, notamment grâce aux achats de la Chine et de l’Inde. L’Arabie saoudite, premier exportateur mondial, a réalisé un taux de croissance record de 9%.
Il est cependant probable que la production de la Russie se plie légèrement en 2023, d’après le rapport mensuel sur le marché pétrolier publié par l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP). Dans un contexte de « grand degré d’incertitude », souligné par le rapport de l’Opep, concernant « les développements géopolitiques », il est donc prévu que les prix restent à leurs niveaux actuels.
Pour le marché de gaz naturel, les exportations russes ont diminué de 25% en 2022, en raison de l’embargo européen et du sabotage des gazoducs Nord Stream 1 et 2. Les cours se sont repliés de moitié en 2023, pour se stabiliser en deçà de 2,5 dollars par British Thermal Unit (BTU).
Globalement, 2022 était une année faste pour les exportateurs pétroliers où les cours ont plus que doublé. Mais aussi pour les importateurs. Il s’agit notamment de l’Inde et la Chine, qui ont réussi à importer à partir de la Russie à grand rabais.
L’Egypte, elle, étant importateur, mais aussi petit exportateur de pétrole et de gaz, a réussi à sortir gagnante. Les exportations pétrolières et gazières ont augmenté, pour atteindre 18,6 milliards de dollars, d’après les déclarations du ministre du Pétrole, Tarek El-Molla. L’Egypte avait adopté il y a quelques années une politique d’importation de gaz naturel israélien pour le liquéfier dans le but de l’exporter. Une politique qui a porté ses fruits quand la guerre en Ukraine a éclaté. Une hausse des prix pétroliers et gaziers, ainsi qu’une petite hausse des quantités de Gaz Naturel Liquéfié (GNL) exportées ont mené à la continuation d’un excédent de la balance commerciale pétrolière pour la troisième année consécutive, pour atteindre plus de 3 milliards de dollars, selon El-Molla, lors de son discours inaugural à la récente version de l’Egyps, une conférence internationale sur le secteur pétrolier parrainée par l’Egypte.
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