L’Egypte a perdu des centaines de milliards de L.E. en raison du terrorisme.
Nivine El-Qabbag, la ministre de la Solidarité sociale, Khaled Okacha, directeur général du Centre égyptien des études stratégiques (ECSS), Gamal Abdel-Gawad, membre du conseil consultatif de l'ECSS, Abdel-Fattah Al-Gébali, expert économique et président de la Cité de production médiatique, Ahmad Zayed, professeur de sociologie à l'Université du Caire et membre du Sénat, et Samir Morcos, écrivain et penseur égyptien, s’étaient donné rendez-vous le 2 février à la Foire internationale du Livre du Caire pour présenter les résultats préliminaires d’une étude intégrale sur le coût du terrorisme.
L’étude revient sur le coût du terrorisme, ses causes et les moyens de le contrer. Dans son intervention, Nivine El-Qabbag a affirmé que l’étude est le résultat de dix-huit mois de coopération entre le ministère de la Solidarité sociale et l’ECSS. Elle a été menée suite aux directives du président de la République quant à la nécessité de préparer une recherche intégrale sur le coût économique et social assumé par la société égyptienne après les vagues de terrorisme qu’a connues l'Egypte au cours des trois dernières décennies. « Ce qui distingue cette recherche est qu’elle aborde l’extrémisme et le terrorisme de manière globale en évoquant les aspects économiques, sociaux, culturels et politiques. L’étude aborde le coût économique exorbitant assumé par l'Etat et l’impact direct sur les ressources humaines et financières de l'Etat, et indirect sur la croissance et le développement », a expliqué la ministre.
« L'Egypte souffre du terrorisme depuis des décennies, comme de nombreux autres pays islamiques. Aucun de ces pays n'a été épargné par ce fléau. Le terrorisme a toujours représenté une menace existentielle pour l'Egypte, surtout lors du pic des années 2014 et 2015, qui a placé l'Egypte sur la liste des pays les plus vulnérables au terrorisme. Une situation qui a poussé l’Etat à prendre des mesures décisives pour y faire face », affirme Khaled Okacha, directeur de l’ECSS.
« Nous avons trouvé nécessaire de redéfinir le terrorisme comme étant un extrémisme idéologique. La violence physique commence toujours par une idée », assure pour sa part Gamal Abdel-Gawad, responsable de ce projet de recherche,
Concernant le volet économique, Abdel-Fattah Al-Gébali explique que les pertes totales subies par l'économie égyptienne entre 2011 et 2016 à cause du terrorisme se sont élevées à environ 386 milliards de livres en ce qui a trait au produit intérieur brut et à environ 176 milliards de livres en ce qui a trait aux investissements.
Concernant les dépenses publiques, Al-Gébali a souligné que les opérations terroristes ont affecté les dépenses publiques dans des secteurs importants comme la santé et l'éducation, en raison du recul des investissements privés dans ces secteurs, ce qui a forcé le gouvernement à augmenter les dépenses afin de maintenir le niveau de vie des citoyens. Cette augmentation a entraîné une hausse du déficit budgétaire. Il y a donc un lien direct entre les opérations terroristes et le déficit budgétaire.
La croissance économique a également été affectée. Elle a baissé en raison de la baisse des investissements étrangers et privés. Un recul dû à l’instabilité sécuritaire.
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