Les définitions du mot intelligence sont bien diverses. Le concept le plus reconnu, originaire du latin « Intellegere », définit l’intelligence comme une capacité à comprendre, à apprendre et à lier des éléments entre eux. C’est l’ensemble des fonctions mentales qui ont pour objectif la connaissance rationnelle. Or, ce concept unitaire de l’intelligence crée une certaine discrimination.
C’est à la fin des années 1970 que de nouveaux concepts de l’intelligence ont vu le jour, révélant que la pensée humaine est bien plus complexe et plus complète. Pour la première fois le terme intelligence est mis au pluriel. Howard Gardner, psychologue cognitif, professeur de neurologie à Boston et enseignant à la Harvard School of Education, apporte une nouvelle vision de l’intelligence, se révoltant contre les tests ordinaires de Quotient Intellectuel (QI), car, selon lui, l’intelligence ne peut pas être mesurée. Pour Gardner, toutes les personnes sont intelligentes, mais pas forcément de la même façon. Sa théorie, « les intelligences multiples », s’est révoltée contre les idées reçues sur l’intelligence et a présenté 8 types d’intelligences relativement indépendantes. Son livre Frames of Mind élabore l’idée que l’intelligence compte de nombreuses facettes.
Les multiples formes d’intelligence
# 1. L’intelligence verbale-linguistique
C’est la capacité à être sensible aux structures linguistiques sous toutes leurs formes. Elle consiste à utiliser le langage pour comprendre les autres et pour exprimer ce que l’on pense. C’est l’intelligence des sonorités. Les personnes qui la possèdent sont souvent des politiciens, conférenciers, avocats, poètes, écrivains, et aussi les personnes qui doivent lire et parler pour résoudre des problèmes professionnels.
# 2. L’intelligence logique-mathématique
Elle correspond à la capacité de raisonner, de calculer, d’être logique, d’analyser, d’observer. Elle se caractérise par l’émission d’hypothèses, la compréhension de phénomènes complexes, la manipulation des chiffres et l’exécution d’opérations mathématiques. Il s’agit des métiers scientifiques, des informaticiens, des médecins et des mathématiciens.
# 3. L’intelligence visuelle-spatiale
C’est la capacité de créer des images mentales et de percevoir le monde en trois dimensions. Elle donne la possibilité de créer des oeuvres d’art et artisanales, de concevoir des meubles, vêtements, objets, et de penser en images. Métiers : géographes, peintres, architectes, photographes, stylistes, cinéastes, cameramen.
# 4. L’intelligence musicale-rythmique
C’est l’aptitude à être sensible aux structures rythmiques et musicales. C’est la capacité de penser en rythmes et en mélodies, de mémoriser des modèles musicaux, d’en créer, d’être sensible à la musicalité des mots et des phrases. Métiers : chorégraphes, chanteurs, musiciens, compositeurs …
# 5. L’intelligence corporelle et kinesthésique
C’est utiliser son corps de manière élaborée, être habile avec les objets et s’exprimer à travers le mouvement. C’est la capacité d’utiliser son corps pour communiquer dans la vie quotidienne ou dans un contexte artistique, pour réaliser des tâches liées à la motricité ou pour pratiquer des sports. Métiers : athlètes, menuisiers, chirurgiens, comédiens.
# 6. L’intelligence interpersonnelle
C’est la capacité de tisser des relations avec les autres ou l’intelligence sociale. Elle permet de réagir de façon correcte avec les autres, constater les différences de caractère, de nature, les motifs d’action. Elle permet l’empathie, la coopération et la tolérance. Elle donne la possibilité de détecter les intentions de quelqu’un, même si elles ne sont pas avouées. Elle permet de proposer des solutions valables pour aider les autres. Métiers : leaders, politiciens, chefs d’entreprises, organisateurs.
# 7. L’intelligence intrapersonnelle
C’est la capacité de faire de l’introspection et d’avoir une bonne connaissance de soi-même. C’est le pouvoir de revenir à l’intérieur de soi, d’identifier ses sentiments, d’analyser ses pensées, ses comportements et ses émotions, de voir ce qu’on est capable de faire, de constater ses limites et ses forces, d’identifier ses désirs, ses rêves et de comprendre ses réactions. Métiers : acteurs, animateurs, artistes, athlètes, cuisiniers, danseurs, écrivains, graphistes, philosophes, photographes, psychologues, traducteurs.
# 8. L’intelligence naturaliste
Pouvoir reconnaître et classifier les formes et les structures dans la nature. Elle permet à l’individu de classifier, de reconnaître et d’utiliser des connaissances sur l’environnement et la nature. Métiers : biologistes, écologistes, explorateurs, zoologistes.
Mieux se connaître pour mieux réussir
Dans le domaine de l’éducation, cette théorie permet d’offrir une attention individualisée et personnalisée valorisant toutes les intelligences de manière égale. Connaître ses intelligences peut permettre de mieux réussir à l’école car l’équipe enseignante saurait mieux exploiter le potentiel de l’enfant. Bref, proposer à l’enfant une éducation plus adaptée à ses besoins. L’école a tendance à focaliser l’attention des enfants sur les savoirs académiques et à privilégier le parcoeurisme, les intelligences linguistiques ou mathématiques. Or, cette théorie propose de donner la même importance à l’apprentissage par le théâtre, la musique, les activités en plein air et les balades dans la nature. Cela facilite la mise en place d’ateliers prenant en compte la spécificité de chaque enfant. Quant aux parents, cela leur permet de proposer à l’enfant des activités qui le motivent. Ce qui renforcera sa confiance et son évolution.
L’intelligence émotionnelle, un atout
Contrairement à l’intelligence rationnelle qui concerne le raisonnement logique et l’abstraction, l’intelligence émotionnelle offre des capacités importantes permettant de faire face à toutes sortes de situations. Ce concept à la mode a été introduit par Daniel Goleman, auteur du livre Intelligence émotionnelle, pourquoi est-ce plus important que le QI. L’intelligence émotionnelle mêle deux notions que l’on a l’habitude d’opposer, intelligence et émotion. Le concept permet d’orienter ses pensées et son comportement en fonction de ses propres émotions et donc de mieux les gérer. D’après Goleman, c’est un facteur important de réussite professionnelle et personnelle, puisqu’elle permet d’interagir efficacement avec les autres. Pour lui, l’émotion est un puissant moteur d’action. Nos sentiments sont donc des mécanismes de protection de notre corps. La première partie de l’intelligence émotionnelle consiste donc à avoir connaissance de ses émotions, les observer, contrôler celles nuisibles, les adapter à l’environnement, s’en servir comme motivation et surtout pouvoir comprendre et accepter celles des autres.
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