L’étude a ensuite été développée par la FAO, en 1961, qui a confirmé la faisabilité de construire à cet endroit un barrage plus grand pour produire de l’électricité et transformer la région en une zone industrielle. Après l’indépendance du Tanganyika en 1961, le président Nyerere a vu dans la construction des barrages hydroélectriques une opportunité pour développer la Tanzanie et franchir un pas vers l’industrialisation, et ce, en produisant une électricité bon marché qui permettra de sortir de la crise économique. Cela l’a incité à rechercher une source externe pour financer le barrage. Cependant, le projet n’a pas eu lieu en raison du refus de la Banque mondiale de financer le projet en justifiant ce refus par le fait que la croissance de la demande sur l’électricité en Tanzanie est limitée et qu’il n’est pas nécessaire de construire un barrage, en plus des préoccupations environnementales croissantes autour du projet. Les choses se sont compliquées après que l’Unesco eut déclaré la zone réserve naturelle et site du patrimoine mondial en 1982, ce qui a entraîné de nouvelles complications dans l’obtention de financements internationaux. Cependant, les gouvernements tanzaniens successifs ont continué à mettre la construction de ce barrage au coeur de leur plan de développement, en le considérant comme un projet national qui peut apporter beaucoup d’avantages pour le pays. Le gouvernement tanzanien a déclaré en 2017 son engagement de financer le mégaprojet.
En 2018, une coalition égyptienne formée de plusieurs entreprises publiques et privées, sous la supervision de l’Autorité de génie des forces armées, a remporté l’appel d’offres pour la construction du barrage après une concurrence avec des entreprises égyptiennes, chinoises, turques, brésiliennes et libanaises, et ce, en partenariat avec la Tanzania National Electric Supply Company (Tanesco) entièrement financée par le gouvernement tanzanien. La construction a été attribuée ainsi à deux entreprises égyptiennes : Arab Contractors et Elsewedy Electric. Au début des travaux de construction, le barrage était appelé Stiegler’s Gorge, du nom d’un ingénieur allemand tué par un éléphant en 1907 alors qu’il mesurait le gouffre du fleuve pour un plan d’infrastructure, mais le nom de Julius Nyerere a été finalement adopté. Plus de 2 500 ingénieurs et ouvriers égyptiens et tanzaniens ont participé à la construction du barrage.
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