Le Liban est à nouveau dans la tourmente. En dépit de plusieurs tentatives, le parlement libanais n’est pas parvenu à s’entendre sur le nom du successeur du chef de l’Etat, Michel Aoun, dont le mandat expire fin octobre. Les divergences entre les députés font désormais planer sur le pays le spectre d’une vacance du pouvoir. En 2016, l’élection du président était intervenue après une vacance de 29 mois. Cette fois-ci, le Liban risque de se retrouver sans président ni gouvernement. Rappelons que Najib Mikati, désigné pour former un gouvernement après les législatives du printemps dernier, n’arrive toujours pas à former son équipe en raison des conflits politiques. Mikati reste à la tête d’un gouvernement qui ne fait qu’expédier les affaires courantes.
Les Libanais sont certes habitués à cette vacance du pouvoir. Mais cette fois-ci, la situation semble plus dangereuse que jamais. Le Liban est en proie à une crise économique sans précédent. 60 % de la population libanaise vivent en dessous du seuil de pauvreté, le système bancaire est en faillite et l’Etat peine à assurer les besoins de la population en produits alimentaires de base. En avril dernier, le pays avait obtenu l’accord du Fonds Monétaire International (FMI) pour un prêt de 3 milliards de dollars. Ce dernier exige des réformes pour débloquer l’aide en question. Or, l’absence d’un gouvernement risque de compromettre l’application de cet accord, de miner la confiance des créanciers et de compliquer davantage la crise. Aujourd’hui, le Liban a plus que jamais besoin d’abandonner les structures traditionnelles de partage du pouvoir. En l’absence d’une telle mesure, toute tentative de réforme et, avec elle, les perspectives d’un redressement financier risquent d’être retardées. Sans action urgente de la part des responsables libanais, le Liban court à son effondrement.
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