En menant, cette semaine, une série de frappes à Gaza, Israël a ravivé la tension dans l’enclave palestinienne, soumise depuis des années à un impitoyable blocus. L’opération israélienne, menée entre vendredi et dimanche, a fait en tout 46 morts parmi les Palestiniens, dont 16 enfants, selon les responsables à Gaza, qui font état de la destruction de nombreux immeubles. Alors qu’une trêve est entrée en vigueur, grâce notamment à la médiation de l’Egypte, les Gazaouis continuaient lundi et mardi à panser leurs blessures dans une situation tragique et difficile.
Cette opération de Tsahal est motivée par les calculs politiques internes du gouvernement israélien. Les députés israéliens avaient voté, fin juin, la dissolution du parlement, donnant lieu à la chute du gouvernement de coalition et ouvrant la voie à des élections législatives anticipées, les cinquièmes en l’espace de trois ans et demi en Israël. Le vote a permis aussi à Yaïr Lapid, alors ministre des Affaires étrangères, de succéder à Naftali Bennett au poste de premier ministre. L’accord de coalition entre Bennett et Lapid prévoyait, en effet, un partage du pouvoir, incluant une clause selon laquelle Yaïr Lapid assurerait l’intérim jusqu’à la formation d’un nouveau gouvernement en cas de dissolution du parlement.
Or, dans un contexte de rivalités électorales accrues avec le chef du Likoud, l’ancien premier ministre Benyamin Netanyahu, le gouvernement de coalition en Israël a voulu jouer la carte de la « fermeté » à Gaza. Son objectif ? Gagner les faveurs de l’électorat de droite et couper court aux ambitions de Netanyahu de revenir au pouvoir. Celui-ci avait clairement affiché ses intentions : revenir le plus vite possible à la tête du gouvernement.
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