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La crise alimentaire au centre des discussions de l’OMC

Mercredi, 15 juin 2022

Deux dirigeantes onusiennes ont appelé, lundi 13 juin, les pays membres de l’Organisation Mondiale du Commerce à ne pas imposer de restrictions aux exportations de nourriture pour éviter le risque de crise alimentaire que fait planer sur le monde entier l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

La crise alimentaire au centre des discussions de l’OMC

Cette lettre ouverte est signée par la Haute-Commissaire de l’Onu aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, et Rebeca Grynspan, secrétaire générale de la Cnuced, organe des Nations-Unies chargé du commerce et du développement. « La guerre en Ukraine inflige de terribles souffrances au peuple ukrainien et a augmenté le risque de faim et de famine pour des dizaines de millions de personnes qui sont sur le point de devenir ou sont déjà en situation d’insécurité alimentaire », ont-elles écrit à l’intention des ministres des pays membres de l’OMC réunis à Genève depuis dimanche 12 et jusqu’à mercredi 15 juin. Elles leur demandent de « s’abstenir d’imposer des restrictions aux exportations sur les denrées alimentaires essentielles achetées par les pays les moins avancés et par les pays en développement importateurs nets  de  produits  alimentaires,  ainsi  que  sur celles achetées par le Programme alimentaire mondial à des fins humanitaires ». La guerre en Ukraine a renforcé les inquiétudes quant à la sécurité alimentaire mondiale, car les ports sur la mer Noire sont bloqués.

Fin mai, la directrice générale de l’OMC, Ngozi Okonjo-Iweala, avait aussi appelé à limiter les restrictions aux exportations. L’un des derniers pays à avoir pris ce type de mesures est l’Inde, qui a annoncé un plafonnement de ses exportations de sucre à partir du 1er juin.

Une des attentes fortes de la Conférence ministérielle de l’OMC est justement l’adoption d’un texte sur les restrictions aux exportations et la sécurité alimentaire. Un autre texte vise par ailleurs à interdire les restrictions à l’exportation concernant les achats du Programme alimentaire mondial, qui se verrait alors dans l’impossibilité de faire sortir des territoires concernés les denrées qu’il a acquises.

L’Inde et la Tanzanie avaient fait part de leurs réticences, mais cette dernière a finalement décidé de soutenir le texte, a annoncé lundi soir le porte-parole de l’OMC, Dan Pruzin. En matière agricole, l’Inde souhaite avant tout que les pays se mettent d’accord sur la détention par les gouvernements de produits alimentaires « à des fins de sécurité alimentaire ». Ces programmes sont utilisés pour l’achat et le stockage de produits alimentaires qui sont ensuite distribués aux personnes dans le besoin. L’OMC reconnaît que même si la sécurité alimentaire est un objectif légitime, certains de ces programmes peuvent fausser les échanges lorsqu’ils se font à des prix fixés par les pouvoirs publics.

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