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Moustapha Al-Fiqi : La Bibliotheca Alexandrina est une forteresse culturelle au bord de la Méditerranée

Nasma Réda , Mercredi, 18 mai 2022

Le directeur de la Bibliothèque d’Alexandrie, Dr Moustapha Al-Fiqi, revient sur le rôle de cet établissement culturel.

Moustapha Al-Fiqi

Al-Ahram Hebdo : Cel a  fait cinq ans que  vous êtes à la tête  de la Bibliothèque  d’Alexandrie. Comment voyezvous  son rôle ? 

Dr Moustapha Al-Fiqi : La  Bibliotheca Alexandrina est une  institution culturelle mondiale sur  le sol égyptien et une extension de  la légendaire bibliothèque antique  construite par Ptolémée Ier, il y a plus  de 2 000 ans. Elle figure parmi les  plus importantes bibliothèques au  monde. C’est un véritable centre de  créativité et un lieu de préservation  du patrimoine culturel. Des milliers  de livres rares y sont conservés.  La bibliothèque est aussi un centre  d’apprentissage et de publication  qui vise à approfondir le dialogue  et la compréhension entre les  différentes cultures. Au cours des  cinq dernières années, nous avons  réussi à conclure des partenariats  avec des institutions mondiales,  tels la bibliothèque du Congrès  américain et le Musée britannique. 

— La Bibliothèque  d’Alexandrie a remporté le  Cheikh Zayed Book Award.  D’après vous, que représente ce  prix ? 

— Je suis vraiment fier que la  Bibliotheca Alexandrina ait pu  remporter ce prix international  malgré la présence d’un grand  nombre de concurrents. Ce prix  confirme notre rôle pionnier dans le  domaine de la culture. Nous avons  réussi à utiliser la technologie  moderne pour préserver et diffuser  la conscience patrimoniale.  Par exemple, nous avons lancé un  projet intitulé Sofarä Al-Maaréfa  (ambassadeurs du savoir) en  2014. A travers des écrans géants,  les activités de la Bibliothèque  d’Alexandrie ont été transmises  en direct dans les universités. Les  chercheurs et les étudiants peuvent  désormais consulter des milliers  d’ouvrages de la bibliothèque par  un simple clic de chez eux. Nous  cherchons à transmettre la culture  à toutes les classes sociales, surtout  aux personnes qui ne peuvent pas  quitter leurs gouvernorats. A travers  sa grande succursale au Caire au  Palais de la princesse Khadija et à la  maison Al-Sennari, la Bibliothèque  d’Alexandrie offre des opportunités  culturelles et artistiques aux  citoyens de la capitale. Depuis 2018,  des groupes de jeunes élèves de 10  à 16 ans de différents établissements  viennent passer un ou deux jours  dans nos locaux et faire une tournée  dans les musées. Cela a un effet  positif sur la mentalité et l’esprit de  ces jeunes. 

La bibliothèque a également  remporté le titre de la meilleure  institution arabe à réagir à la  pandémie de Covid-19, en  appliquant les mesures d’hygiène  sans suspendre ses travaux ou  fermer ses portes. 

— Y a-t-il du nouveau pour développer la bibliothèque ?

— Suite à une rencontre avec le  président Abdel-Fattah Al-Sissi, qui  a souligné le rôle de la Bibliothèque  d’Alexandrie pour lutter contre le  radicalisme, l’idée de construire un  centre de traduction a été évoquée.  Et cela a eu un large écho auprès  de nos visiteurs africains et arabes. 

— Vous avez offert à la  bibliothèque votre propre  collection qui compte 10 000  ouvrages. Quel message avezvous  voulu transmettre ? 

— J’ai voulu surtout adresser  un message aux intellectuels. La  bibliothèque comprend différentes  sections qui portent des noms  d’intellectuels éminents, dont  les héritiers qui nous ont offert  leurs bibliothèques personnelles. 

Mentionnons par exemple la  bibliothèque de l’homme politique  Boutros Ghali ou celle du célèbre  chimiste Ahmad Zoweil. Quant à la  collection de l’écrivain Mohamad  Hassanein Heikal, c’est une  victoire personnelle, car j’ai pu  convaincre sa famille de l’offrir à  la bibliothèque. La Bibliothèque  d’Alexandrie continue à être un  centre international de rayonnement  culturel à la portée de tous.

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