Djibril Diop Mamb ty a r invent le cin ma africain.
Décrire un homme au sujet duquel les ouvrages se multiplient au fil des années n’est pas aisé en quelques phrases. Pourtant, il a quitté notre monde, à l’âge de 53 ans, le 23 juillet 1998. Et ce, après avoir légué à la postérité un héritage cinématographique important. En 1969, le réalisateur sénégalais Djibril Diop Mambéty a tourné son premier court métrage, Contras’ City, un documentaire sur la ville de Dakar, suivi en 1970 par Badou Boy, un moyen métrage humoristique relatant une poursuite entre un jeune des rues et un policier.
Son film Touki Bouki a été montré à Cannes en 1973 et a reçu le prix de la critique internationale à Moscou. Ensuite, les succès se sont poursuivis, jusqu’à sa trilogie inachevée, Histoires de petites gens, dont il a tourné deux premières parties, à savoir Le Franc et La petite vendeuse de soleil.
« Je suis très heureux que les 7 films qui constituent son oeuvre cinématographique ont été restaurés. Je salue particulièrement à cet égard Cineteca di Bologna, la Film Foundation de Martin Scorsese, Pierre Alain Meier, Silvia Voser et la Fédération panafricaine des cinéastes (Fepaci) », précise son fils Teemour Djibril Mambéty, réalisateur, comédien, plasticien et rappeur.
Ne ressembler à personne
Ses films lui ressemblaient pour beaucoup, d’ailleurs les uns décrivent son cinéma comme étant « à contre-courant » et d’autres le rendent tributaire du « réalisme magique ». « Je définirais son cinéma comme étant simplement le sien. Je comprends qu’il est difficile d’envisager un cinéaste sans pouvoir le comparer à des références, mais je peux compter sur les doigts d’une main les fois où je l’ai vu regarder un film jusqu’à la fin. Il a sûrement vu plus de films western dans son adolescence que de films de tous genres dans sa vie d’adulte », nuance son fils.
A l’occasion de l’hommage rendu par le festival à Djibril Mambéty, un ouvrage est publié, résumant son parcours et explorant sa filmographie. « Je souhaite que le festival soit une occasion d’aider la jeunesse panafricaine à trouver les moyens de fabriquer des histoires, en cultivant des écritures narratives diverses, libres de tout formatage », conclut Djibril Mambéty, qui a appris de ses parents à être soi-même et de se sentir à l’aise partout.
Lien court: