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Parole aux éditeurs

Névine Lameï , Lundi, 07 février 2022

Ces dix dernières années, l’édition semble prendre un nouvel essor, avec le nombre croissant d’éditeurs et de lecteurs. Focus à l’occasion de la 53e édition de la Foire internationale du livre du Caire.

Parole aux  diteurs

L’an dernier, à l’occasion de la 52édition de la Foire internationale du livre, le ministère de la Culture a baptisé un nouveau prix afin de récompenser les jeunes maisons d’édition, créées durant les dix dernières années. Le prix fut alors remporté par Dar Kayan, fondée en 2013, malgré les remous politiques et les conditions économiques précaires. En peu de temps, la maison d’édition et de distribution a vendu plus de 100000 livres par an, selon leur communiqué de presse, dont des romans traduits, des aventures et énigmes de poche de Nabil Farouq, de la littérature pour jeunesse, ainsi que des bestsellers de Youssef Zidan et Ahmad Khaled Tawfiq.

Parole aux éditeurs
Sherif Bakr, avec les auteurs Hebba Sherif et Inaam Kachachi.

 

Le nombre d’éditeurs égyptiens participants à la foire table autour de 300, et malgré la pandémie, la péripétie de lancer une maison d’édition semble toujours attrayante. Ces dernières années, on a vu percer des noms, tels KayanKotpiaAl-RiwaqAassir Al-Kotob, etc. dont les uns ont commencé sur Internet. Et cette fois-ci, vu le nombre croissant d’éditeurs (au total 1 063 maisons d’édition provenant de 50 pays), certains sont amenés à partager un même stand ou un même pavillon. « Nous nous occupons nous-mêmes du marketing et de la commercialisation, alors que ce qui nous manque vraiment c’est d’avoir des points de diffusion qui nous représentent aux différents surfaces de vente, de quoi contribuer à sauver l’industrie du livre et à faire face à toute éventuelle crise », souligne Yéhia Fikry, fondateur de la maison d’édition Al-Maraya, créée en 2017. Ce dernier loue le retour de la Foire du livre à sa date initiale : « On espère attirer une clientèle plus large, car la tenue de la dernière édition en juin, à cause du coronavirus, n’était pas une réussite ».

 

Parole aux éditeurs
Yéhia Fikry et Khaled El-Khamissi, au stand d’Al-Maraya.

 

 

Les problèmes de commercialisation et les défis du marché, notamment à l’heure des nouvelles technologies, sont à l’ordre du jour de l’édition en cours. « Avec un taux de vente variant de 40 à 80% durant la foire, on en profite pour compenser les baisses de revenus provoquées par la pandémie. Car le marché du livre a été récemment touché par maintes crises, notamment la crise sanitaire. Plusieurs d’entre nous étaient menacés de fermer ou de suspendre leurs activités », indique Fatma Elboudy, responsable de la maison Al-Aïn depuis l’an 2000, qui ne manque pas d’exprimer sa réserve quant au livre électronique et au format e-book. « Il nous faut plus de temps. Même si je me sers personnellement de l’e-book, Amazon Kindle, sur le plan professionnel, on a besoin de revoir nos méthodes de travail. De nouveaux métiers doivent faire surface, des spécialisations dont on ne dispose pas jusqu’à présent. Le livre numérique ne pourrait pas vivre indépendamment du livre papier. Les deux supports sont complémentaires », estime Elboudy.

 

 

 

L’appel du Caire

 

Parole aux éditeurs
Réunion de coordination, dans le cadre de l’initiative Cairo Calling.

 

Pour sa part, Sherif Bakr, éditeur et propriétaire de la maison d’édition familiale Al-Arabi, qui existe sur le marché depuis plus de 45 ans, s’avère plus optimiste. D’après lui, les ventes ne cessent d’augmenter depuis 2019, avec la tenue de la foire dans ses nouveaux locaux à Al-Tagammoe Al-Khamès, dans le Nouveau Caire. Ceux-ci ont quelque chose de plus accueillant, on s’y gare plus facilement et on est quand même à l’abri du froid et de la pluie, justifie-t-il. Cela étant, le premier jour de son ouverture au grand public, la foire a reçu 91000 visiteurs, selon les chiffres officiels. « Jadmire particulièrement l’initiative Cairo Callinglancée cette année, en marge des activités de la foire, par l’Organisme général du livre. Il s’agit d’un programme professionnel conçu dans l’esprit B2B (business to business) ou la mise en place de partenariats privilégiés entre les sociétés, afin de faciliter les échanges de produits, de services et d’informations entre elles. C’est une sorte de rencontres entre les éditeurs égyptiens et leurs confrères arabes et étrangers. Le Cairo Calling vise à créer une passerelle entre les différents éditeurs du monde, dans le but de promouvoir l’industrie du livre, y compris le développement du champ de l’édition. On y évoquera les droits d’auteur et de traduction, etc. ce qui n’est pas sans enrichir le marché égyptien, côté vente, édition et distribution », conclut Bakr, en saluant cette ouverture sur le monde.

Par ailleurs, il faut attendre la clôture de la foire, le 7 février, pour découvrir quels seront les lauréats du prix sur l’édition, au montant de 40000 L.E., dont l’annonce est prévue vers la fin de l’événement .

 
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