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Exportations : Le boom du prêt-à-porter

Amani Gamal El Din , Lundi, 07 février 2022

Les exportations du secteur du prêt-à-porter ont connu un véritable essor en 2021. La tendance devrait se poursuivre même si certains défis persistent.

Exportations : Le boom du pr t- -porter

Les exportations de prêt-à-porter viennent de réaliser un essor pour la première fois dans leur histoire malgré les séquelles du confinement suivant le Covid-19 et l’arrêt des chaînes d’approvisionnement mondiales. C’est ce qui a été annoncé lors de la première conférence annuelle organisée par la Chambre de la fabrication du prêt-à-porter et du linge de maisons auprès de l’Union des industries tenue le 22 janvier dernier. Cet événement a rassemblé des responsables gouvernementaux, des exportateurs et des représentants des Petites et Moyennes Entreprises (PME) pour féliciter le bilan de ce secteur ainsi que ses défis à l’heure actuelle. « Ce secteur représente l’une des sources majeures du PIB, soit 6 %, et procure deux millions d’emplois directs », a noté Mohamad Abdel-Salam, président de la Chambre, en notant que les exportations ont quasiment doublé et sont passés de 1,45 milliard de dollars en 2020 à 2,4 milliards de dollars en 2021 (soit une hausse de 41 %).

 

Cet essor remarquable des exportations est attribué, d’après la présidente du Conseil des exportations du prêt-à-porter, Marie Louis Bishara, à 3 facteurs essentiels. Le premier est lié aux efforts des exportateurs à accroître leur production tout en réduisant les coûts de fonctionnement des usines. « Donc, les prix des exportations sont devenus compétitifs au niveau mondial. En plus, la demande a été croissante sur les marques égyptiennes en raison des problèmes commerciaux entre Pékin et Washington », explique Bishara. Le deuxième facteur concerne le délai de livraison des frets de 15 jours. C’est-à-dire depuis l’entrée des matières premières à l’usine jusqu’à ce que le produit devienne finalisé pour l’exportation. Et enfin, la coopération de tous les ministères et organismes compétents — tels que la Banque Centrale d’Egypte (BCE), le ministère des Finances et celui du Commerce extérieur — pour soutenir cette industrie importante.

Les participants à la conférence ont aussi mis le point sur les réformes structurelles, logistiques et procédurales dans les entreprises du secteur textile, renforçant ainsi la résilience du secteur malgré les conditions mondiales non favorables. « 21 milliards de L.E. ont été injectés au cours des deux dernières années pour établir les réformes nécessaires à tous les niveaux de la chaîne de valeur ajoutée. Cette dernière comprend la production du coton, l’amélioration de la qualité des teintures et du tissage », a noté le ministre du Secteur public des affaires, Hesham Tawfik.

Le transfert numérique indispensable

La crise du Covid-19 a mis sur le devant de la scène la nécessité du transfert numérique pour assurer la survie du secteur. Ainsi, des efforts sont opérés à plusieurs niveaux. Selon Tawfiq, l’Etat est conscient des nécessités de commercialisation via la numérisation. Une plateforme de commerce électronique sera lancée par la compagnie Gosour fin février. Elle aura à accomplir deux missions : la commercialisation et la médiation entre les grands et petits producteurs. « Nous choisissons les produits qui peuvent être compétitifs et nous les exposons sur notre catalogue électronique aux grossistes et aux agents dans 40 Etats à travers 16 centres de commercialisation mondiaux. Nous espérons qu’avec l’épanouissement de leurs commerces, ils pourront agrandir leur financement, que ce soit au niveau du chiffre d’affaires ou du capital », explique le ministre.

Alors qu’au niveau du Conseil des exportations du prêt-à-porter, Bishara explique qu’il initie les jeunes exportateurs aux services de promotion et de commercialisation. « Nous les formons au développement des outils de la commercialisation électronique. On leur apprend comment ouvrir des sites Internet, conceptualiser les catalogues et faire la description de leurs produits. Cependant, rares sont ceux qui s’y intéressent. C’est une question de culture et on a besoin de temps », explique-t-elle.

 
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