L Egypte oeuvre depuis plusieurs ann es en vue de promouvoir ses relations conomiques avec le continent africain.
« L’Etat égyptien accorde un intérêt particulier à l’intégration commerciale africaine, au renforcement du commerce entre les pays du continent et à son intégration dans le système commercial mondial. Dans ce contexte, il est important de mettre en place une action conjointe afin de profiter au maximum de l’accord de libre-échange africain, de répondre aux besoins du contient et d’exploiter au mieux ses énormes ressources et capacités pour réaliser la prospérité de ses peuples ». C’est en ces termes que la ministre du Commerce et de l’Industrie, Névine Gamea, a résumé les politiques commerciales de l’Egypte envers le continent africain lors de sa participation, le 13 janvier, au nom du président de la République au lancement du Système panafricain de paiement et de règlement (PAPSS) à Accra. Le PAPSS est une plateforme qui facilite les paiements transfrontaliers instantanés en monnaie locale entre les pays africains au lieu de recourir aux devises fortes.
La CEDEAO, un marché prometteur
« Au cours des dernières années, l’Egypte a adopté un ensemble de politiques visant à établir de bonnes relations avec les pays du continent », explique Hussein Hassan, directeur du commerce et de l’industrie auprès du commissariat de l’Union Africaine (UA). Selon une étude récemment publiée par le Conseil des ministres, l’Afrique revêt pour l’Egypte une importance croissante tant sur le plan économique que politique. Au niveau économique, l’Afrique est un marché propice pour les exportations égyptiennes qui peuvent facilement y accéder, notamment dans le cadre de la ZLECAf. Au niveau politique, le continent peut recevoir la force douce de l’Egypte. L’étude qui aborde essentiellement les relations économiques de l’Egypte avec les pays de la Communauté Economique Des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) révèle que le volume des échanges économiques de l’Egypte avec cette communauté s’est élevé à 491,1 millions de dollars en 2019, soit près de 7,2 % seulement du volume du commerce de l’Egypte avec l’Afrique et 0,2 % du volume du commerce de la CEDEAO avec le monde. Cependant, l’étude estime que la CEDEAO représente un marché prometteur pour les exportations égyptiennes évaluant le potentiel d’exportation non exploité vers ces pays à 868,4 millions de dollars en 2024, soit 0,9 % de la valeur totale des exportations souhaitées par l’Egypte. Pour booster le commerce avec le continent, le gouvernement égyptien a lancé plusieurs initiatives afin de faciliter l’accès des marchandises égyptiennes aux marchés africains, comme l’application de l’accord de libre-échange continental africain lancé au cours de la présidence de l’Egypte de l’UA en 2019, le programme Gosoor (ponts) qui vise à faire connaître aux producteurs égyptiens les opportunités d’exportation vers les marchés africains, ainsi que l’organisation de rencontres entre le secteur privé égyptien et celui des pays africains. De plus, des entreprises égyptiennes, comme Al-Moqaoulon Al-Arab (les entrepreneurs arabes), ont lancé de nombreux projets afin d’améliorer l’infrastructure des pays africains. Sans oublier l’autoroute Le Caire- Cape Town qui vise à relier l’Egypte aux pays africains afin de faciliter le transfert des marchandises et réduire la durée du transport à 4 jours au lieu de 28.
De même, l’Egypte a participé à la Foire commerciale intra-africaine (IATF) 2021, organisée en Afrique du Sud au cours du mois de novembre dernier. Cette deuxième édition de l’IATF tenue sous le thème « Construire des ponts pour une ZLECAf réussie », a enregistré le chiffre record de 36 milliards de dollars de transactions, selon Afreximbank qui a organisé l’événement. Grâce à ce salon commercial qui fournit une plateforme pour partager des informations sur le commerce, les investissements et les marchés et qui permet aux acheteurs, aux vendeurs, aux investisseurs et aux pays de se rencontrer, de discuter et de conclure des accords commerciaux, l’Egypte a réussi à conclure 18 accords commerciaux d’une valeur de 6 millions de dollars dans divers domaines comme l’infrastructure, les constructions, ainsi que les services financiers et logistiques. « Grâce à sa large expérience dans la construction de la Nouvelle Capitale et des villes intelligentes durables, l’Egypte peut facilement apporter son soutien aux travaux d’infrastructure dans le continent africain », conclut Dr Sally Farid, spécialiste de l’économie africaine .
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