La technologie sophistiquée s’accélère dans les institutions muséales en Egypte. Les deux grands et nouveaux musées, le Musée de la civilisation égyptienne (NMEC) à Fostat et le Grand Musée égyptien (GEM), s’apprêtent à appliquer ces technologies pour aller de pair avec les changements numériques dans le monde. « Avec la pandémie de Covid-19 en 2020, le monde a eu davantage recours au virtuel dans tous les domaines. Dans ce contexte, l’un de nos objectifs était de conquérir le secteur du tourisme et celui des musées qui sont d’une grande importance pour le pays », assure Hossam Mégahed, directeur et fondateur de MagixTours, une plateforme numérique qui a dernièrement créé le site du NMEC. « Nous sommes une plateforme et non pas une simple page Internet. Notre objectif est de présenter différents services aux clients tout en impliquant des guides qui ont perdu leur travail en raison de la pandémie », indique Menna Badr, responsable du bureau de marketing à la société internaute d’IpMagix. Et d’ajouter que le site du NMEC, lancé en décembre 2021, n’est que la première phase d’un grand projet qui verra l’application de technologies modernes comme celles de la réalité virtuelle (VR), la réalité augmentée (AR) et la réalité mixte (MR) et de toutes autres nouvelles technologies arrivant au Metaverse. « Le client peut réserver en virtuel une visite privée ou en groupe, choisir son guide touristique, et se déplacer avec lui dans les différentes salles du musée », explique Badr.
Ce monde virtuel permet d’offrir au visiteur un univers fascinant hors du commun. « La création d’un musée virtuel est non seulement un bon moyen pour préserver les oeuvres d’art, mais elle aidera aussi les gens qui ont des besoins spéciaux et qui ne peuvent pas se déplacer physiquement à découvrir ces musées », souligne Ayman Sadeq, directeur technique à IpMagix, expliquant qu’avec le Metaverse, la personne pourra voyager aussi dans le temps. « Une personne avec un casque pourrait non seulement visiter un temple pharaonique ou se balader dans les ruelles du Caire historique, mais pourrait aussi vivre à une époque lointaine et être en contact avec les gens de cette époque. Il y aura une totale cohérence entre ce que le corps vit et ce que les yeux voient », indique Badr, se basant sur les explications de Mark Zuckerberg, fondateur du Metaverse.
Du Digital Guide au QR Code
S’il est encore trop tôt de parler de l’application de la technologie du Metaverse dans les musées égyptiens, il faut savoir que tout a commencé par la transformation numérique. « En 2002, le Musée égyptien du Caire a utilisé le Digital Guide qui offrait aux visiteurs des écouteurs liés à la toile permettant d’écouter des informations sur les pièces exposées en différentes langues. Quelques années plus tard, on a appliqué le QR Code sur des pièces principales », explique Sabah Abdel-Razeq, directrice du Musée de la place Tahrir, soulignant que les deux systèmes ont été suspendus faute de budget relatif à la maintenance régulière des équipements. D’ailleurs, l’Egypte a fondé, il y a une vingtaine d’années, le Centre de documentation du patrimoine culturel et naturel (Cultnat), affilié à la Bibliotheca Alexandrina dont la mission consiste à diffuser la richesse patrimoniale de l’Egypte à travers de multiples canaux, dont des représentations en hologramme ou en VR, AR ou autres. Le Cultnat et le secteur privé se posent désormais comme la voie du développement numérique pour le patrimoine égyptien, afin de faire face à la concurrence mondiale, surtout que l’Egypte s’apprête à inaugurer le GEM, supposé être le plus grand musée au monde, mais aussi le musée qui utilise les technologies les plus sophistiquées.
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